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10 INTERNATIONAL
Mercredi 25 Septembre 2019
Grande-Bretagne
LA SUSPENSION DU PARLEMENT JUGÉE
ILLÉGALE PAR LA COUR SUPRÊME
La Cour suprême du Royaume‐Uni a décidé que le Parlement britannique devait siéger à nouveau «dès que possible»,
invalidant ainsi la décision prise par le Premier ministre Boris Johnson.
a Cour suprême britan-
nique a jugé mardi "illé-
Lgale" la décision du Premier
ministre Boris Johnson de sus-
pendre le Parlement et ordonné
qu'il siège à nouveau "dès que
possible".
Les 11 juges de la Cour suprême
britannique ont décidé à l'unani-
mité que l'avis de Boris Johnson
demandant à la reine de suspen-
dre le parlement pendant cinq
semaines jusqu'au 14 octobre, à
deux semaines du Brexit, était «il-
légal, nul et sans effet».
Le président du Parlement britan-
nique John Bercow a également
déclaré que la chambre devait se
réunir sans délai à la suite de l'ar-
rêt de la Cour suprême.
A son tour le chef de l'opposition
travailliste Jeremy Corbyn a ap-
pelé Boris Johnson à démission-
ner suite à la décision rendue par
la cour. S'exprimant devant le
congrès du parti travailliste réuni
à Brighton, Jeremy Corbyn a in-
vité Boris Johnson à reconsidérer
sa fonction et à «devenir le Pre-
mier ministre le plus éphémère
qu'il y ait jamais eu».
Conflit ukrainien
Trump réfute toute pression sur Kiev
«Si un républicain disait ce que Joe Biden pressions sur un procureur. «Si un républi- avait ordonné à son chef d'état-major de tent en majorité fidèles au président amé-
a dit, il aurait droit à la chaise électrique im- cain disait ce que Joe Biden a dit, il aurait suspendre quelque 400 millions de dollars ricain, serait chargé du «procès».
médiatement» : Donald Trump a enfoncé le droit à la chaise électrique immédiate- sur l'aide militaire prévue pour l'Ukraine. Réticente jusqu'ici à emprunter cette voie
clou en dénonçant un deux poids deux me- ment», a poursuivi le dirigeant de la pre- Trois puissantes commissions parlemen- impopulaire, la présidente démocrate de la
sures concernant l'affaire de corruption mière puissance mondiale. La veille, il avait taires, menées par des démocrates, ont Chambre, Nancy Pelosi, a menacé le 22
présumée visant le candidat démocrate. confirmé avoir parlé à l'été 2018 à son ho- pressé le même jour le chef de la diploma- septembre Donald Trump d'une escalade
Donald Trump a une nouvelle fois farou- mologue ukrainien, Volodymyr Zelensky, tie américaine, Mike Pompeo, de forcer ses vers une «toute nouvelle étape de l'en-
chement nié le 23 septembre avoir fait de cette affaire en mentionnant explicite- services à leur livrer d'autres documents quête» parlementaire s'il empêchait le lan-
pression sur l'Ukraine pour tenter de nuire ment Joe Biden et son fils, Hunter, qui a tra- concernant l'Ukraine. Ceux-ci concerne- ceur d'alerte à l'origine de l'affaire de
à son rival politique Joe Biden, balayant la vaillé pour un groupe gazier ukrainien à raient «les tentatives du président et de son témoigner.
menace d'une procédure de destitution partir de 2014. avocat personnel, Rudy Giuliani, de deman- Une date butoir se profile : l'audition pu-
malgré les appels de plus en plus pressants Les démocrates veulent l'ouverture d'une der l'aide d'un pouvoir étranger afin d'in- blique prévue le 26 septembre du directeur
agitant l'opposition démocrate. procédure de destitution à son encontre tervenir dans l'élection présidentielle de par intérim du renseignement national Jo-
Alors même que la pression monte sur les L'opposition démocrate accuse Donald 2020», selon les démocrates. seph Maguire. Nancy Pelosi veut qu'il livre
chefs démocrates du Congrès américain Trump d'avoir, lors de cette conversation, Après deux ans d'une vaste enquête sur à cette occasion les détails du signalement.
pour qu'ils lancent cette procédure explo- profité de sa position pour pousser le chef l'ingérence russe présumée lors de la cam- Si la majorité républicaine au Sénat a an-
sive, le président républicain a affirmé ne d'Etat ukrainien à enquêter sur Joe Biden, pagne 2016 – qui a laissé Donald Trump noncé qu'elle tentait d'organiser dès cette
pas prendre «du tout au sérieux» cette en utilisant notamment une aide militaire hors de cause après une cabale médiation- semaine une réunion à huis clos avec les
perspective. comme levier de pression, une infirmation politique sans précédent aux Etats-Unis – responsables du renseignement, le soutien
Joe Biden et son fils sont corrompus démentie par l'intéressé. Le magnat de et une multitude d'investigations parle- à Donald Trump semble encore solide dans
«Je n'ai mis aucune pression» sur l'Ukraine, l'immobilier a affirmé que sa conversation mentaires ciblant le locataire de la Maison ses rangs.
a-t-il réaffirmé en marge de l'Assemblée avec Volodymyr Zelensky avait été «très Blanche, les démocrates ont émis le souhait Est-il convenable pour un président de par-
générale de l'ONU, à New York. Le prési- honnête» et a émis le souhait que la re- que cette affaire ukrainienne puisse elle dé- ler de Joe Biden à un dirigeant étranger?
dent américain a par là même invité la transcription de l'appel controversé puisse boucher sur l'ouverture d'une procédure de «Non», a réagi le sénateur républicain
presse à plutôt se pencher sur le cas de Joe être publiée. destitution. Marco Rubio auprès de l'AFP. «Mais cela est
Biden, ancien vice-président de Barack Le 23 septembre, les quotidiens Washing- Le directeur par intérim du renseignement différent d'une faute passible d'une procé-
Obama et favori de la primaire démocrate ton Post et New York Times ont rapporté – national auditionné le 26 septembre dure de destitution», a-t-il immédiatement
pour la présidentielle de 2020. citant de hauts responsables de l'adminis- La Chambre des représentants, à majorité ajouté. «[Les démocrates] espèrent qu'ils
«Joe Biden et son fils sont corrompus», a- tration américaine sous couvert d'anony- démocrate, serait chargée d'ouvrir cette tiennent quelque chose, mais moi je ne le
t-il ainsi accusé évoquant une affaire pré- mat – que dans les jours précédant la procédure de mise en accusation. Puis le vois vraiment pas», a renchéri son collègue
sumée de corruption en Ukraine, et des conversation téléphonique, Donald Trump Sénat, contrôlé par les républicains qui res- John Barrasso.