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16 CULTURE
Dimanche 15 Septembre 2019
Concours international de la meilleure photographie sous-marine
LES ALGÉRIENS AYAD ET BENZEHRA
REMPORTENT LE 1ER PRIX
Le premier prix de la 7ème édition du concours international de la photographie sous‐marine de la corniche jijelienne et du court‐métrage
a été décroché par le duo de plongeurs‐photographes Ali‐Ramzi Ayad et Redouane Benzehra de Jijel, lors de la clôture de cet événement
à la plage du Grande Phare, à l’Ouest du chef‐lieu de wilaya.
a deuxième place est reve-
nue au duo Nadjim-Hocine
LHaroun et Mohamed-
Rayane Haroun d’Alger alors que
le troisième prix a été discerné à
Sid Ali Makhloufi et Kamel
Khliouet de Boumerdes.
Dans le domaine du court mé-
trage, le jeune Sofiane Kahl Snan
de Jijel a décroché le premier prix
pour son film, ‘’Nos déchets’’
salué par les membres du jury
pour ‘’les messages écologiques
qu'il véhicule ainsi que la touche
créative dans le montage’’.
Pour la directrice du parc national
Taza, Lylia Boudouhane, organisa-
teur du concours, cette 7ème édi-
tion était ‘’réussie’’ compte tenu,
a-t-elle appuyé de plusieurs cri-
tères, ‘’la participation effective et
qualitative des concurrents ainsi
que la conjugaison des efforts
entre les garde-côtes, la protec-
tion civile, les services de sécurité
et les associations associées à
l’événement pour assurer une
meilleure organisation’’.
Elle a également ajouté que la santes et de capter de belles pho- témoigne, a-t-on noté, les photos lienne et du court-métrage s’est laboration avec Fonds mondial
mer calme et le climat tempéré tos du fond marin jijilien. rapportées des profondeurs de la ouverte jeudi sur la plage Bordj pour la nature (WWF), a mis en
pendant les deux jours du Pour sa part, le jury a estimé que mer. Blida, dans sa deuxième édition lice 23 équipes de plusieurs wi-
concours a également permis aux le niveau des participants à ce La 7ème édition du concours in- internationale après cinq éditions layas dont Jijel, Alger, Skikda, An-
plongeurs photographes de faire concours se rapproche et la qua- ternational de la photographie nationales. naba et Oran ainsi que de la
des plongées sous marine intéres- lité de la participation bonne en sous-marine de la corniche jije- Cet événement, organisé en col- Tunisie.
Comptoirs phéniciens
L’Afrique du nord, un foyer de civilisations millénaires
Les Phéniciens, ce peuple commerçant, cale du Maghreb. La notion de « Nation » leur commerce, établirent des comptoirs mais en tant qu’ensemble région où des
dont l’origine se situerait dans l’actuel n’existait pas et encore moins une gouver- commerciaux tous les 30 à 40 kilomètres, cultures et des peuples se croisaient. Ce
Liban, avaient besoin d’étendre leur réseau nance par un Etat ou une territorialité défi- le long des côtes du Maghreb. En Algérie, sont eux qui donnèrent à cet espace géo-
commercial dans le bassin méditerranéen nie en tant que frontières. ces derniers s’étalent d’El Kala, à l’extrême graphique une dimension humaine, en per-
et pousser leur flotte vers l’ouest. Dès 1250 La première vague de contact avec les au- est, où des vestiges sont encore debout, en mettant des échanges entre peuples, entre
avant notre ère, ils entamèrent des contacts tres peuples fut l’arrivée des Phéniciens (– passant par Annaba, Skikda, Collo, Jijel, Be- tribus et entre cultures souvent radicale-
avec les populations de l’Afrique du nord, 1100 JC) puis des Carthaginois ( – 7e siècle jaia, Dellys, Alger (anciennement Icosim), ment opposées. Les Phéniciens, contraire-
en vue de s’y établir. Mais, c’est à partir de JC ) installés en premier dans la célèbre et Tipasa, Cherchell, Tenes, Ghazaouet. Mais ment, aux autres civilisations anciennes,
la fuite de la princesse Elissa au Maghreb florissante Tunisie de l’époque. pas seulement, puisque des comptoirs n’étaient pas des guerriers. Hormis Car-
oriental (actuelle Tunisie), que tout a bas- Les autochtones berbères, tout en préser- phéniciens seront, ensuite établis à l’inté- thage où ils édifièrent leur empire, ils ne
culé. Cette dernière, se disputant le pouvoir vant leur mode tribal, la langue et les tra- rieur des terres, à l’image de celui de Tiddis, colonisaient pas les terres. Leur guerre était
à Tyr, avec son frère, Pygmalion, a du s’en- ditions ancestrales ont cependant su tirer ou Sarim Batim près de Constantine (an- plutôt commerciale. Ils ont appris aux peu-
fuir, après l’assassinat de son mari, et fonde profit au contact des premières civilisations cienne Cirta). ples du Maghreb les vertus de l’échange,
Carthage (en phénicien, nouvelle ville) en phéniciennes et surtout carthaginoise. Au-delà du rôle commercial que ces comp- ou le troc. Mais ils ont mis en place égale-
814 avant JC, un Etat qui tentera d’asseoir La création du royaume Numide unifié par toirs joueront des siècles durant, c’est le ment un système monétaire avec leurs pro-
son étendue jusqu’en Ibérie (actuelle Es- le roi berbère MASSINISSA en -204 JC métissage culturel qui en découle, mais pres frappes, mais aussi en utilisant les
pagne). (après la mort de son père GAIA) à Cirta aussi les communications qui s’établissent, monnaies des autres, introduisant la pra-
On estime que leur «utilisation» de la Mé- (est algérien) et Maure (Ouest Algérien qui feront de ces monuments un puissant tique de la convertibilité.
diterranée aurait commencé au cours du jusqu’à la Moulouya de l’actuel Maroc) en lien entre les populations et les civilisations Au-delà du fait qu’ils aient contribué à faire
deuxième millénaire avant J.C., pour culmi- est l’illustration majeure. qui se sont succédé sur la région, mais qui de la Méditerranée le centre du monde
ner entre le huitième et le neuvième siècles Alors que les brassages étaient surtout forgèrent également une nouvelle large connu, les Phéniciens ont grandement
avant J.C. Navigateurs émérites, ils ont pra- d’ordre tribal entre berbères, en tous cas communauté ethnique et culturelle. contribué dans la configuration de l’urba-
tiqué le cabotage (navigation le long des majoritairement de la même ethnie, l’arri- Les Numides, suivis des Romains s’en ser- nisme de la Méditerranée. Leurs comptoirs
côtes) sur le pourtour méditerranéen. Mais vée des Phéniciens et des Carthaginois al- virent, lorsqu’ils s’emparèrent de l’Afrique commerciaux côtiers, disséminés le long du
les recherches ont montré qu’ils avaient lait injecter un nouveau sang dans la du Nord. bassin méditerranéen, ont attiré des popu-
passé le détroit de Gibraltar au moins à composante ethnique des populations lo- Mais il est indéniable, selon de nombreux lations et donné lieu à des agglomérations
Mogador, sur la côte atlantique de l’actuel cales. Ce brassage ethnique allait donner historiens, que les Phéniciens soient les qui sont parfois devenus de grandes villes
Maroc. naissance à la dénomination des « Cartha- premiers à avoir inventé la Méditerranée, actuelles. Icosim (Alger actuelle) en est la
La fusion entre Phéniciens et population lo- ginois ». Ces derniers, et afin de fructifier non pas en tant qu’espace existant déjà, parfaite illustration.