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             Jeudi 02 Mai 2019

                                                                                                 Sidi Bel-Abbès
                                Chlef
               Célébration du printemps, une tradi-                DE NOMBREUSES COMMUNES SOUFFRENT

                tion séculaire du patrimoine local

             La célébration de l’avènement du printemps fait partie            DU MANQUE D’EAU POTABLE…
             des traditions du patrimoine encore jalousement sauve-
             gardé par les familles de la wilaya de Chlef, qui se font
             une joie, en pareille période de l’année, de se retrouver
             dans les bras de mère nature, en se réunissant autour
             d’un festin traditionnel fait exclusivement de produits de
             saison, notamment de plantes et végétaux.
             C’est cette tradition séculaire sentant bon la nature et la
             joie de vivre en plein air, qui était l’apanage de nos ancê-
             tres et que des associations culturelles locales tentent de
             faire revivre dans une démarche visant, outre la sauve-
             garde de coutumes séculaires, la préservation d’un cer-
             tain art de vivre et de cuisiner sain, le tout légué de mère
             en fille à Chlef.
             Ainsi en est-il pour l’association  «Ahlem pour les
             échanges culturels» qui participe à la célébration du mois
             du patrimoine, abrité par le musée public «Abdelmadjid
             Meziane», dont la présidente Kheira Berbari a souligné
             que la promotion de cette tradition (célébration de l’avè-
             nement du printemps) fait partie des objectifs assignés à
             son association, visant, selon elle, «à perpétuer les us et
             coutumes garants d’une meilleure communication inter-
             générationnelle». Pour une immersion réelle dans le
                                                                      Abderrahmane. G          100.000 m3 par jour, a-t-on appris  diennement la population. La plu-
             monde des ancêtres, l’association «Ahlem» a organisé un
                                                                37 communes, dans la wilaya de Sidi  des mêmes services.      part des communes sont alimen-
             stand grandeur nature, mettant en scène la célébration
                                                                Bel-Abbès, souffrent du manque  Pour ce faire, une réunion régio-  tées à partir des barrages, à l’instar
             de la venue du printemps à la manière des grands-pa-
                                                                d’eau potable, une situation qui au-  nale de haut niveau se tiendra pro-  de celui de Sidi Abdelli de Tlem-
             rents. «Une manière certes modeste», selon l’expression
                                                                gure d’une grande sécheresse pour  chainement en présence de tous  cen, qui alimente 18 communes
             de Mme Berbari, «mais oh combien significative, car re-
                                                                les habitants de ces agglomérations  les secteurs concernés, afin de per-  dont le chef-lieu de Sidi Bel-Abbès,
             flétant toute une panoplie de traditions culturelles visant
                                                                et qui contraint les responsables à  mettre un approvisionnement  celui de Bouhanifia à Mascara qui
             essentiellement la sauvegarde de la cellule familiale et
                                                                recourir à des solutions urgentes, à  convenable en eau potable, no-  approvisionne les communes situées
             sociale notamment».
                                                                l’instar de l’apport des eaux dessa-  tamment lors de la saison estivale  à l’est de la wilaya, et celui de Sarno
             Il s’agit, également, a-t-elle poursuivi, d’une tradition de
                                                                lées à partir de la station de dessa-  qui s’annonce. Les spécialistes in-  qui alimente la région nord dont les
             partage autour de bons et sains plats de couscous ac-
                                                                lement de Honaïne, située à    diquent que la quantité d’eau drai-  communes de Sidi Hamadouche et
             compagnés de plantes de saison (printemps) et d’autres
                                                                Tlemcen, ou celle de Aïn Témou-  née à partir des barrages et des  Aïn El Berd. Quelques communes du
             mets naturels présentés dans des plats en doum (sorte
                                                                chent, selon la direction de l’Hydrau-  sources souterraines, évaluée à  sud étant depuis quelques mois ali-
             de palmier nain), ou en terre cuite, deux matières pre-
                                                                lique et des Ressources en eau. Ceci  122.000 m3 par jour, est jugée in-  mentées grâce à Chatt El Gharbi, à
             mières naturelles, reflétant la quête du «vivre sainement
                                                                pour combler un déficit estimé à  suffisante pour alimenter quoti-  partir d’El Bayadh et Naâma.
             et en parfaite symbiose avec la nature de nos ancêtres».
                                                                  …Les habitants de la Cité 1500 logements AADL
              L’avènement du printemps, une célébra-
                     tion ancrée dans la société                         « Bosquet » dénoncent des imperfections
             Ce tableau champêtre des ancêtres célébrant le prin-                                                            d’escaliers, le manque d’entretien
             temps a été très apprécié par les visiteurs du mois du pa-                                                      des ascenseurs en plus des ordures
             trimoine à Chlef, dont notamment les jeunes, emportés                                                           et des moustiques qui envahissent
             pour un laps de temps loin des nouvelles technologies                                                           les alentours des bâtiments. Quant à
             mondiales dites intelligentes.                                                                                  l’absence d’agents de sécurité et de
             Une mère au foyer, Amina, rencontrée sur place, a assuré                                                        gardiens du parking, il vaut mieux ne
             connaître cette tradition qu’elle célébrait en famille dans                                                     pas en parler. Alors que d’autres pro-
             le passé, même si c’était «d’une manière différente».                                                           blèmes ont fait surface, comme les
             Elle a, ainsi, souligné la contribution des festivités du                                                       malfaçons dans la construction à
             mois du patrimoine dans la promotion de ce type de tra-                                                         l’intérieur de quelques appartements
             ditions culturelles sauvegardées jusqu’à nos jours par des                                                      dont les murs sont complètement
             familles chelfies, qui ont contribué ainsi à leur perpétua-                                                     érodés par l’humidité, à cause, sem-
             tion, en vue de leur transmission aux jeunes générations.                                                       ble-t-il, de défauts dans la mise en
             Cette dame a, notamment, mis l’accent sur les différentes  Les habitants de la Cité 1500 loge-  d’hygiène, censée être assurée par  place des canalisations. Sans parler
             facettes culturelles et sociales de cette tradition qui, outre  ments AADL « Bosquet », située au  les femmes de ménage qui n’acti-  aussi des portes défectueuses ainsi
             la préservation des liens familiaux, comporte, également,  chef-lieu de la wilaya de Sidi Bel-  vent sur le terrain que rarement.  que d’autres problèmes qui atten-
             la perpétuation d’une cuisine traditionnelle saine dans  Abbès, ont récemment haussé le ton  Cette situation participe à créer un  dent des interventions réelles pour
             des ustensiles artisanaux faits à base de matériaux amis  pour dénoncer les imperfections qui  environnement insalubre. Une la-  les régler, ont fait savoir les habi-
             de la nature.                                      sont apparues une année après leur  cune qui s’aggrave, selon eux, par  tants. Par ailleurs, le manque de
             Le Pr Miloud Bouazdia, enseignant de sociologie et d’an-  occupation des lieux. Les contesta-  l’absence quasi-totale de la société  moyens de transport pour desservir
             thropologie à l’université Hassiba Ben Bouali de Chlef, a  taires ont aussi manifesté leur mé-  responsable de la gestion des pres-  les lieux et l’absence de toutes acti-
             souligné pour sa part la dimension sociale de cette célé-  contentement vis-à-vis de l’organe  tations concernant la prise en charge  vités commerciales de proximité lè-
             bration, en termes de sauvegarde des liens familiaux et  chargé de la gestion des prestations  de l’hygiène dans ladite Cité. Les ha-  sent ces citoyens qui payent
             de parenté et d’appartenance à une certaine entité so-  dans leur cité. Ils expliquent que des  bitants dénoncent aussi l’état déplo-  régulièrement leurs loyers et les
             ciale (kabila), outre son aspect culturel et traditionnel.  carences existent toujours sur le ter-  rable des espaces verts et des aires  charges inhérentes sans pour autant
             «La célébration de l’avènement du printemps est, égale-  rain malgré leurs doléances et leurs  de jeux, dont le matériel est dété-  trouver le repos nécessaire au sein
             ment, le reflet du lien unissant l’homme à sa terre, car liée  contributions financières mensuelles.  rioré depuis des mois. Ils relèvent  de leurs nouveaux foyers, appelant
             à l’agriculture et au lancement de la campagne des mois-  Les concernés ont dénoncé leur ras-  d’autre part l’état des murs des par-  les responsables concernés à respec-
             sons», a-t-il ajouté, expliquant par-là sa perpétuation  le-bol quant à la pérennité de plu-  ties communes qui ont besoin de  ter leurs engagements pour une
             jusqu’à nos jours.                                 sieurs inconvénients dans leur  peinture, le non remplacement des  gestion conforme de la Cité.
                                                                quotidien, à l’exemple du manque  lampes grillées au niveau des cages      Abderrahmane. G
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