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ORAN 5
Dimanche 22 Septembre 2019
Des tentatives quotidiennes dans l’indifférence totale
HARRAGA, LE SUICIDE COLLECTIF
CONTINUE…
Chaque semaine, des tentatives d’émigration clandestine sont avortées par les Garde‐côtes. Parmi les harraga, des femmes et des enfants,
de moins de 5ans, de plusieurs nationalités. Ce qui confirme que ces candidats à l’émigration ne reculent devant rien.
Abdeljalil.M
e phénomène de la «harga
», tel que connu chez nous,
Lsignifie traversée clandes-
tine par mer pour relier deux
continents qui se font face de-
puis des millénaires, prendre le
large à partir de la côte oranaise,
témouchentoise, ou, plus à l’Est,
celle de Annaba ou d’El Kala,
pour rejoindre les côtes espa-
gnoles ou italiennes. Un dange-
reux périple qui tente des milliers
de nos enfants sans moyen, ni
aide particulière, qui bravent de-
puis une vingtaine d’années les
vagues de la Méditerranée pour
rejoindre des horizons qu’ils ju-
gent plus cléments pour l’accom-
plissement de leurs rêves, le plus
souvent brisés par une dispari-
tion dans les fonds marins de la
Grande bleue. Plus que jamais, le
grand phénomène de ces der-
nières décennies est bien réel et
rendant le sujet tabou, les socio- ciels qui le disent, mais la rue traversée, mais étrangement tous pagnoles, se filmant en direct
bien là, et plus que jamais, ce
logues et l’ensemble de la com- oranaise à travers tous ses quar- les moyens des services sécuri- pour annoncer à leurs proches et
phénomène de « harga» nous in-
munauté savante font honte à tiers sans exception aucune. La taires n’y voient que du feu. Selon à leurs amis leur arrivée et la fin
terpelle et interpelle les
leur serment et à leur devoir de triste réalité, ce sont nos jeunes certains jeunes, «les horaires de d’une traversée extrêmement pé-
consciences de toute la société.
guides de la société et ce n’est des quartiers qui vous la don- passages seraient même négo- rilleuse. Alors, combien faut-il en-
Nos enfants meurent tous les
pas là leur première fuite en nent et cela donne froid dans le ciés.» Le réseau social Facebook core de jeunes Algériens noyés,
jours, mais la perte de ces en-
avant, mais l’histoire retiendra. dos. Pour peu qu’on les entende, est un véritable moyen de com- pour qu’enfin on daigne prendre
fants est tombée dans la banalité
Pour les derniers mois, des dé- ces jeunes vous confirment que munication et les harraga l’utili- les mesures qu’il faut ? Combien
la plus abjecte, la société tourne
parts clandestins à partir des les départs sont organisés tous sent parfaitement. Comme ces faut-il de jeunes engloutis sous
le dos, les médias en font un sim-
côtes oranaises vers les rives es- les soirs, ils connaissent les pas- derniers jours, la parution de mul- les eaux, pour qu’enfin les peines
ple fait divers, les autorités et les
pagnoles sont quasi-quotidiens seurs et les montants qu’ils exi- tiples vidéos montrant de jeunes encourues par les passeurs soient
pouvoirs publics à toutes les
et ce ne sont pas les chiffres offi- gent pour tout candidat à la Oranais, arrivant sur les plages es- effectivement dissuasives ?
échelles n’en parlent même pas
Les rendez-vous de radiothérapie toujours trop éloignés
Le calvaire des malades du cancer
Après avoir terminé le long et pénible différentes pathologies cancéreuses ne thérapie qu’elle a achevé, il y a déjà des direction de la Santé et de la Population
traitement par chimiothérapie, les per- parviennent pas à obtenir des rendez- semaines. Pour son traitement de radio- de la wilaya d’Oran. L’opération de mise
sonnes atteintes de différents cancers vous pour des séances de radiothérapie thérapie on lui a donné rendez-vous pour en service de cet accélérateur de radio-
sont la tourmente dans la wilaya d’Oran, dans les délais souhaités. Ces personnes le mois de mars prochain (2020). Pire en- thérapie, le plus grand de cet établisse-
et ce, à cause des rendez-vous très éloi- sont orientées souvent vers le Centre core, elle doit d’abord les contacter par ment hospitalier spécialisé (EHS) d’Oran,
gnés du traitement de radiothérapie. anti-cancer (CAC) de Sidi Bel-Abbès qui téléphone avant de se déplacer. Notre in- a été concluante et les premiers essais
L’attente d’une séance de radiothérapie lui aussi enregistre une pression inégalée terlocutrice, qui n’est pas la seule dans techniques probants, et ce, après une
est devenue ces derniers temps une vraie ces derniers temps. Un vrai parcours du cette situation, nous a confié qu’après panne technique ayant pénalisé les ma-
souffrance qui attend les malades déjà fa- combattant. Tel est le cas de madame Ra- avoir terminé la chimiothérapie, les mé- lades 6 mois durant, a expliqué la même
tigués d’un parcours long et très difficile chida, une femme d’une quarantaine decins lui avaient conseillé de se soumet- source. Reste à voir si la mise en service
pour combattre cette maladie qui fait des d’années ayant subi, en début de l’été tre, le plus rapidement possible, à des de cet accélérateur changera la donne
ravages. La pression et le manque d'équi- dernier, une mastectomie. Après avoir séances de radiothérapie, dans un délai pour ces patients qui souffrent le martyre.
pements de radiothérapie au centre anti- achevé tant bien que mal le long et péni- ne dépassant pas les deux mois après la Rappelons que La radiothérapie localisée
cancer d’Oran Emir Abdelkader, situé ble traitement de chimiothérapie, ma- fin de la chimiothérapie. Elle se dit fati- est une forme de traitement du cancer qui
dans la localité d’El-Hassi, représente la dame Rachida ne parvient pas à avoir de guée de cette situation qui la pousse à la consiste à mettre la source radioactive di-
cause principale des perturbations et de rendez-vous pour entamer les 25 séances déprime et à songer à tout laisser tomber. rectement ou près de la tumeur cancé-
l’éloignement des rendez-vous pour les de radiothérapie prescrites par son mé- Comme Rachida, il y a des dizaines voire reuse et permet, dans certains cas, un
séances de radiothérapie dans la wilaya decin traitant. Notre interlocutrice, qui est des centaines de personnes qui souffrent traitement plus précis, réduisant du
d’Oran, selon les patients. En effet, ce cen- une maman de deux enfants, avait subi en en silence. Il est à noter par ailleurs que même coup les effets sur les tissus sains
tre accueille des centaines de patients début du mois de juin dernier une abla- l’accélérateur de radiothérapie du centre autour de la tumeur. Cette thérapie est
venus des quatre coins du pays notam- tion d’un sein au niveau du centre hospi- anti-cancer (CAC) d’Oran, en panne de- aussi utilisée conjointement avec les au-
ment des wilayas de la région ouest et talo-universitaire d’Oran (CHUO). Elle puis 6 mois, a été mis en service mardi tres traitements comme la radiothérapie
sud-ouest du pays. Conséquence, un avait été orientée vers le CAC de Sidi Bel- dernier, selon ce qu’a rapporté une source externe et la chirurgie.
grand nombre de patients porteurs de Abbès pour subir le traitement de chimio- responsable au niveau des services de la B Samira