Page 14 - 26-09-2019
P. 14
16 CULTURE
Jeudi 26 Septembre 2019
17emes journées cinématographiques de Bejaia
"THE VICE OF HOPE" DE L'ITALIEN
EDOUARDO DE ANGELIS À L'ÉCRAN
Le film "The vice of hope" (le vice de l'espoir) de l’Italien Edouardo De Angélis, porté à l’écran de la cinémathèque de Bejaia mardi soir,
a résonné tel un hymne à la vie et fait l’effet d’un pied de nez à la fatalité et au renoncement de soi.
’œuvre, bien qu’enchainant
les scènes mélodrama-
Ltiques, qui logiquement
devaient se terminer sur un
drame, chute miraculeusement
sur une naissance et des espé-
rances, consacrant la victoire
troublante de la vie sur la mort.
Elle narre l'histoire de Maria
(Pino Turco), qui galère au quo-
tidien à la périphérie de Naples,
présenté comme un lieu de non
droit. Maria est impliquée dans
un réseau de prostitution et de
trafics de bébés. Elle travaille
pour une patronne, qui exploite
des migrantes africaines, obli-
gées à "faire" des enfants, reven-
dus au terme de leurs grossesses
à des parents adoptifs, moyen-
nant de grosses sommes d’ar-
gent.
Sa mission consiste à transpor-
ter, pour des raisons de discré-
tion, donc de sécurité, des
femmes enceintes d’une rive à
une du fleuve Volturno s’ y trou-
vant et à les installer dans des
baraquements de fortune pour y
accoucher dans l’anonymat. Un
emploi, qui la mettait à l’abri du
besoin élémentaire. Mais, elle
n’en tirait aucun surplus, allant
jusqu’à se prostituer à l’occasion tant de vendre, à terme, l'enfant donner son enfant. par miracle, elle et son enfant se du film européen, en Algérie,
pour joindre les deux bouts. en gestation. Rapidement, cependant, elle se sortent d’affaire. La fin est abso- prévues du 24 septembre à no-
Malheureusement, elle tombe Pour contrarier ce projet, Maria ressaisie et va demander de lument stupéfiante d’émotion. vembre prochain.
enceinte à son tour, au grand s’enfuie. Seulement, faute de l’aide à un vieil homme, qu’elle Le film a été projeté dans le Le coup d’envoi donné a été
bonheur de sa patronne, qui y moyens et de soutien humain sollicite pour qu’il adopte l’en- cadre des 17emes rencontres ci- donné mardi par l’ambassadeur
trouve là une opportunité de ga- fiable et viable, elle retourne au fant, étant convaincue de mourir nématographiques de Bejaia. d’Italie en Algérie, Pasquale Fer-
gner quelques billets en proje- bercail toute résignée à aban- à l’accouchement. Mais, comme Il inaugure le retour des journées rara.
Histoire
Tanit, la Dame légendaire de Carthage
Déesse d’origine orientale et phénicienne, maître Baal-Hammon ». Dieu que Dieu. Il est également observé et tutélaire de la capitale punique » et sur
Tanit est assimilée à nombre de ses paires, Quant au signe de Tanit, il est figuré dans que Lam Alif est accompagné de la date de « la signification et l’orthographe de son
de diverses civilisations. Chez les Berbères, des stèles, dans un sanctuaire archéolo- construction et dans son rond, un ustensile nom, son origine, sa personnalité ». Son
elle s’appellerait Tinnith qui serait son nom gique sur la colline d’El Hofra à Constan- y est incrusté (bol, soucoupe ou assiette) culte ne se limite pas à Carthage, il se re-
originel ; d’ailleurs, son signe (symbole) se tine. Dans le Sud d’Algérie, il orne en relief par les habitants comme pour signifier trouve dans tous les comptoirs puniques,
trouve également en Algérie. les sept portes de la ville de Ouargla, le l’établissement d’un nouveau ménage. en particulier à Chypre, Malte et à Ibiza en
Le culte de la déesse Tanit a pris le plus seuil de toutes ses maisons où il est Espagne où il y a une abondance des «
d’ampleur à Carthage, la Cité fondée par nommé Lam Alif (les deux lettres de l’al- Rituel du mariage signes de Tanit ». C’est dire son influence
des Phéniciens (vers l’an 860 avant J. – C.). phabet en arabe, L & A). dans tout le Bassin méditerranéen, au
Ayant quitté Tyr (sud du Liban), ils ont dé- Mère protectrice, symbole de la maternité moins. Si elle est assimilée à Astarté chez
barqué dans cette partie nord-africaine de Un relief à Ouargla et de la fécondité, Tanit est symbolisée par les Phéniciens, elle est Ishtar chez les Baby-
la Tunisie actuelle, ramenant leur savoir, un triangle, surmonté d’un trait horizontal loniens, Innana chez les Sumériens, Vénus
leur maîtrise de la navigation, mais aussi Ce symbole est-il une adaptation par les dont les extrémités sont relevées, et sur le- chez les Romains, Aphrodite chez les Grecs,
leurs croyances et leurs divinités dont Baal autochtones ? Il semble être le sceau de quel repose un cercle. Cette déesse serait Isis chez les Egyptiens, Anaïtis chez les Li-
et Astarté. l’ancienneté de la grande oasis. L’auteur également une ogresse, assoiffée du sang byens, Dercéto chez les Syriens, et Mylitta
Toujours est-il que c’est Tanit qui est appa- Jean Delheure note que ce dessin renvoie des enfants qui lui sont sacrifiés. D’après chez les Chaldéens d’Assyrie. Ogresse ou
rue comme une divinité africaine avec des à une « analogie avec le digramme joint l’historienne Monique Zetlaoui, les pou- pas, elle est, au jour d’aujourd’hui, « très
influences phéniciennes. L’une des inscrip- de l’arabe, mais renversé ». Le père mis- voirs attribués et le culte qui est rendu à présente dans l’inconscient collectif »,
tions : tnt–strt (Tanit-Astarté), découvertes sionnaire Denys Pillet, lui, l’interprète Tanit, surnommée la Dame de Carthage, selon Monique Zetlaoui. Preuve en est que
à Sarepta (village de Sarafand au Liban), le comme la reconnaissance à Dieu. D’autant « sont encore sujets à discussion ». En re- l’évocation de Tanit fait même partie du ri-
confirme. Il en est de même avec celle-ci : que le mot LA (en arabe) se trouve dans le vanche, « historiens et chercheurs s’accor- tuel du mariage en Tunisie, connu sous le
« A la grande Tanit et à notre Seigneur et témoignage (chahada) : Il n’y a pas d’autre dent pour voir en elle la déesse protectrice nom de Jelwa.