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6 REGIONS
Mardi 24 Septembre 2019
Sidi Bel-Abbès …Une collision
3200 CARTES ‘CHIFA’, DESTINÉES entre une voiture et
un autocar fait un
AUX ÉTUDIANTS, NON RETIRÉES mort et un blessé
Un mort et un blessé poly-
PAR LEURS PROPRIÉTAIRES… traumatisé, tel est le bilan
d’un accident routier sur-
venu dans la matinée
Des cartes ‘Chifa’ sont toujours non retirées par leurs propriétaires et restent abandonnées dans d’hier, lundi, après la colli-
les casiers des services de la Caisse nationale de sécurité sociale (CNAS) de Sidi Bel‐Abbès, a‐t‐on sion entre un véhicule
appris d’une source bien informée. léger et un autocar, au ni-
veau du chemin de wilaya
numéro 37 reliant la com-
mune de Belarbi à celle de
Zérouala, situées dans la
wilaya de Sidi Bel-Abbès,
a-t-on appris de la Protec-
tion civile.
Le conducteur de la voi-
ture, âgé de 38 ans, a
rendu l’âme sur les lieux
du drame, succombant à
ses graves blessures, tan-
dis que le conducteur de
l’autre engin a été évacué
aussitôt vers l’hôpital pour
des soins, a-t-on appris. A
noter que l’autocar était
vide, autrement le bilan
aurait été très lourd, a ex-
pliqué un pompier qui a
intervenu sur les lieux du
drame.
Pour rappel, 771 accidents
Abderrahmane. G ceci afin de parer à ce phénomène universitaires qui peuvent bénéfi- loi en vigueur. Un dossier adminis-
routiers, survenus dans la
Ces 3200 cartes, destinées aux étu- récurrent. Les étudiants sont appe- cier des avantages de cette carte. A tratif doit être fourni à cet effet,
wilaya, ont fait 40 morts et
diants, n’ont toujours pas été récu- lés à se rapprocher des guichets de savoir que chaque étudiant, ayant comprenant une pièce d’identité et
913 blessés, et ce, depuis
pérées par leurs propriétaires. A cet la CNAS, ouverts spécialement été admis pour des études supé- une attestation d’inscription pour
le début de l’année en
effet, des procédures de sensibili- pour eux au niveau du Campus uni- rieures dans l’une des universités l’année universitaire, en plus d’un
cours, selon le bilan éma-
sation et d’information auprès de versitaire, pour retirer leurs cartes ou des instituts d’enseignement su- rapport médical concernant la per-
nant des mêmes services.
cette catégorie ont été entamées ‘Chifa’, a-t-on appris, particulière- périeur en Algérie, a le droit d’avoir sonne intéressée établi par un mé-
A.G
récemment par les mêmes services, ment ceux résidant dans les cités une carte ‘Chifa’, comme l’exige la decin relevant des mêmes services.
Bechar
Le korandji, le parler de l’oasis de Tabelbala
Le mythe d’une seule langue origi- par les explorateurs et les voya- le Tafilalet d’une part, d’autre part le
nelle et commune, fractionnée geurs, qui la décrivent comme étant Soudan et Tombouctou ». Il en ré-
par la suite en «familles linguis- prospère et luxuriante. « Tebel- sulte un brassage sociolinguiste et
tiques», a été véhiculé par la para- bert est une contrée au milieu du l’émergence d’un dialecte autoté-
bole biblique de la Tour de Babel. désert de Numidie » dit Al-Hassan lique propre à l’oasis. Ainsi, le ko-
Cette théorie fut soutenue par d’il- ibn Mohammad al-Zayy�t� al- ranji ou kawara’n’dzi ou
lustres linguistes, F�s� al-Wazz�n (Léon encore tabalbali est le dialecte
comme Merritt Ruhlen ou encore l’Africain). Selon la tradition orale, des populations berbéro-souda-
Noam Chomsky. Ainsi, théori- elle fut fondée par la tribu berbère naises de l’oasis de Tabelbala.
ciens du langage, sociolinguistes des Lamtuna, alliée des Almora-
et paléoanthropologues se scindent vides qui la déserta pour s’établir à Brassage culturel et
en deux Ecoles de Pensée, quant à Mogador au Maroc. Elle fut ensuite assimilation phonétique
l’origine supposée « mono-ge- investie par un peuplement métisse
nèse », ou «poly-genèse » des berbéro-soudanais et s’impose Le vocable korandji viendrait de
langues. Les langues en ont fait du comme terre de passage de plu- kora’n’dzi, qu’on peut traduire par
chemin depuis. Elles ont sillonné sieurs ethnies d’origine diverses : «langue du village ». Il s’agit d’un
des contrées, ont été imposées, les mandingues (victimes de la mot composé songhaï, relié par un Mali, le Burkina Faso, le Niger, le verture et les césures opérées
malmenées, ou encore contraintes Traite négrière suite à l’invasion des connectif berbère « n ». Cette Nigeria et le Bénin, et dont le bras- entre le nord Afrique, et l’Afrique
à l’exode comme c’est le cas pour tribus nord sahariennes des langue est donc une synthèse d’un sage avec plusieurs langues, parlers de l’ouest dont les points de
le korandji, le parler de l’Oasis Royaumes du Mali, Songhai et Bam- substrat dominant songhaï qui a as- et patois comme le peul, le soninké, convergences et de rencontres
de Tabelbala dans la région de la bara), les reguibet, les touareg similé un lexique berbère et arabe. le tamasheq, le dogon et la hassa- sont pourtant nombreux. Le bras-
Saoura. et chaamba qui y établirent des Cette complexité se traduit par la niya, ce qui a permis l’émergence sage de langues et dialectes, aussi
rezzou et axes chameliers. toponymie des villages, qui portent de plusieurs dialectes. éloignés phonétiquement que
Exode d’une langue et Mohamed Tilmatine, auteur d’une deux noms (arabe ou amazigh et Le korandji est considéré comme le géographiquement et leur assimi-
étude sociolinguiste sur l’oasis songhaï), comme Sidi Zekri (Kora), plus septentrional dialecte songhaï, lation par une ethnie ou un peu-
émergence d’un dialecte
de Tabelbala, la définit comme Qsar Chraia (Ifrenio) Sidi Maklouf mais aussi le plus isolé. ple, comme il est le cas en Algérie,
Située à l’extrême sud-ouest de suit : « Un carrefour de très nom- (Yami). Le songhaï étant par es- Les idées reçues, véhiculées par nous offre une mosaïque de par-
l’Algérie, à 400 km de Béchar dont breuses pistes chamelières qui ont sence une langue fragmentée, elle les oasis voisines qui prétendent lers qui constitue notre identité
elle est rattachée administrative- desservi depuis une époque loin- est usitée dans les régions traver- que le korandji est une langue de polyphonique plurielle, riche de
ment, l’Oasis de Tabelbala fut citée taine, difficile à préciser, le Drâ et sées par le fleuve Niger que sont le djinns, expriment le manque d’ou- ses métissages culturels.