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16 CULTURE
Lundi 23 Septembre 2019
Le festival du Melhoun de Mostaganem
UN ESPACE POUR PRÉSERVER L’HISTOIRE
DE CETTE EXPRESSION POPULAIRE
Le commissaire du festival culturel national de poésie
Melhoun dédié à Sidi Lakhdar Benkhelouf, Abdelkader
Bendaamache, a souligné, samedi à Mostaganem, que
cette manifestation culturelle dont la 7e édition s'ouvrira
bientôt est devenue un espace d’expression orale
de la poésie Melhoun visant à préserver l’histoire et les
notions de cette matière littéraire populaire.
nimant une conférence de nière, dans un ouvrage de 130 pages,
presse au théâtre régional ainsi que la tenue d’un nouveau col-
A"Djilalli Benabdelhalim", M. loque national sur "la contribution de
Bendaamache a déclaré que cette la poésie Melhoun dans l’histoire" le
manifestation s’est transformée après 26 septembre à la bibliothèque prin-
7 ans de sa création, d’une rencontre cipale de lecture publique "Dr Mou-
regroupant des poètes et hommes lay Belhamissi" de Mostaganem. Le
de lettres de différents wilayas du programme du festival comporte la
pays en une manifestation de re- présentation d’un montage musical
cherche scientifique sur ce patri- du compositeur Amine Cheikh, la
moine immatériel pour sa projection de deux films documen-
préservation contre la disparition. taires sur les personnalités honorées
La 7e édition, qui se tiendra du 25 au cette année, le poète Belkacem Ould
27 septembre en cours, verra la par- Said (1883-1945) et Zerrouk Daghfali
ticipation de 16 poètes du melhoun, (1949-2006) a fait savoir le commis-
18 chanteurs de bédoui, oranais, saire du festival. Le public de Mosta-
chaabi, hawzi et aroubi outre 11 ganem sera au rendez-vous avec
chercheurs universitaires en patri- trois soirées artistiques animées par
moine et culture populaire, a indiqué des artistes dont Abdelkader Chaou,
le commissaire du festival. Faycal Benkrizi, Abdelkader Cher-
La nouveauté de cette édition est la chem, Amine Houk et cheikhs du be-
publication des œuvres du colloque doui Charef Kebabi, Ould Houari,
national "poésie melhoun, un patri- Bendehiba El Bouguirati et Ahmed El
moine vivant", organisé l’année der- Relizani.
Comptoirs phéniciens
L’Afrique du nord, un foyer de civilisations millénaires
Les Phéniciens, ce peuple commerçant, » n’existait pas et encore moins une gou- leur commerce, établirent des comptoirs cultures et des peuples se croisaient. Ce
dont l’origine se situerait dans l’actuel vernance par un Etat ou une territorialité commerciaux tous les 30 à 40 kilomètres, sont eux qui donnèrent à cet espace géo-
Liban, avaient besoin d’étendre leur réseau définie en tant que frontières. le long des côtes du Maghreb. En Algérie, graphique une dimension humaine, en
commercial dans le bassin méditerranéen La première vague de contact avec les au- ces derniers s’étalent d’El Kala, à l’extrême permettant des échanges entre peuples,
et pousser leur flotte vers l’ouest. Dès 1250 tres peuples fut l’arrivée des Phéniciens ( – est, où des vestiges sont encore debout, en entre tribus et entre cultures souvent radi-
avant notre ère, ils entamèrent des 1100 JC ) puis des Carthaginois ( – 7e siècle passant par Annaba, Skikda, Collo, Jijel, Be- calement opposées.
contacts avec les populations de l’Afrique JC ) installés en premier dans la célèbre et jaia, Dellys, Alger (anciennement Icosim), Les Phéniciens, contrairement, aux autres
du nord, en vue de s’y établir. Mais, c’est à florissante Tunisie de l’époque. Tipasa, Cherchell, Tenes, Ghazaouet. Mais civilisations anciennes, n’étaient pas des
partir de la fuite de la princesse Elissa au Les autochtones berbères, tout en préser- pas seulement, puisque des comptoirs guerriers. Hormis Carthage où ils édifièrent
Maghreb oriental (actuelle Tunisie), que vant leur mode tribal, la langue et les tra- phéniciens seront, ensuite établis à l’inté- leur empire, ils ne colonisaient pas les
tout a basculé. Cette dernière, se disputant ditions ancestrales ont cependant su tirer rieur des terres, à l’image de celui de Tid- terres. Leur guerre était plutôt commer-
le pouvoir à Tyr, avec son frère, Pygmalion, profit au contact des premières civilisa- dis, ou Sarim Batim près de Constantine ciale. Ils ont appris aux peuples du Ma-
a du s’enfuir, après l’assassinat de son mari, tions phéniciennes et surtout carthagi- (ancienne Cirta). ghreb les vertus de l’échange, ou le troc.
et fonde Carthage (en phénicien, nouvelle noise. Au-delà du rôle commercial que ces Mais ils ont mis en place également un
ville) en 814 avant JC, un Etat qui tentera La création du royaume Numide unifié par comptoirs joueront des siècles durant, c’est système monétaire avec leurs propres
d’asseoir son étendue jusqu’en Ibérie (ac- le roi berbère MASSINISSA en -204 JC le métissage culturel qui en découle, mais frappes, mais aussi en utilisant les mon-
tuelle Espagne). (après la mort de son père GAIA) à Cirta aussi les communications qui s’établissent, naies des autres, introduisant la pratique
On estime que leur «utilisation» de la Mé- (est algérien) et Maure (Ouest Algérien qui feront de ces monuments un puissant de la convertibilité.
diterranée aurait commencé au cours du jusqu’à la Moulouya de l’actuel Maroc) en lien entre les populations et les civilisa- Au-delà du fait qu’ils aient contribué à
deuxième millénaire avant J.C., pour culmi- est l’illustration majeure. tions qui se sont succédé sur la région, faire de la Méditerranée le centre du
ner entre le huitième et le neuvième siècles Alors que les brassages étaient surtout mais qui forgèrent également une nouvelle monde connu, les Phéniciens ont grande-
avant J.C. Navigateurs émérites, ils ont pra- d’ordre tribal entre berbères, en tous cas large communauté ethnique et culturelle. ment contribué dans la configuration de
tiqué le cabotage (navigation le long des majoritairement de la même ethnie, l’arri- Les Numides, suivis des Romains s’en ser- l’urbanisme de la Méditerranée.
côtes) sur le pourtour méditerranéen. Mais vée des Phéniciens et des Carthaginois al- virent, lorsqu’ils s’emparèrent de l’Afrique Leurs comptoirs commerciaux côtiers, dis-
les recherches ont montré qu’ils avaient lait injecter un nouveau sang dans la du Nord. séminés le long du bassin méditerranéen,
passé le détroit de Gibraltar au moins à composante ethnique des populations lo- Mais il est indéniable, selon de nombreux ont attiré des populations et donné lieu à
Mogador, sur la côte atlantique de l’actuel cales. historiens, que les Phéniciens soient les des agglomérations qui sont parfois deve-
Maroc. Ce brassage ethnique allait donner nais- premiers à avoir inventé la Méditerranée, nus de grandes villes actuelles. Icosim
La fusion entre Phéniciens et population sance à la dénomination des « Carthagi- non pas en tant qu’espace existant déjà, (Alger actuelle) en est la parfaite illustra-
locale du Maghreb. La notion de « Nation nois ». Ces derniers, et afin de fructifier mais en tant qu’ensemble région où des tion.