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MONDE ARABE                                                                          9


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                                                                               Syrie


                  APRÈS LES PRESSIONS D'ERDOGAN, L'ARMÉE



             AMÉRICAINE PATROUILLE AVEC L'ARMÉE TURQUE




              Provoquant l'ire de Damas, Ankara et Washington ont lancé leur première patrouille conjointe dans le nord‐est de la Syrie, dans un secteur
                                 supposé se transformer à terme en une «zone de sécurité» à la suite d'un accord entre les deux pays.


                  ix véhicules blindés turcs et autant
                  de véhicules américains ont traversé
             Sle 8 septembre la frontière pour re-
             joindre la Syrie dans le cadre de leur pre-
             mière patrouille conjointe décidée par le
             truchement d'un accord conclu le 7 août.
             Selon un photographe de l'AFP, les véhi-
             cules turcs et américains, suivis d'une am-
             bulance et d'un pick-up, se sont enfoncés
             un peu en Syrie, avant de se diriger vers
             l'Ouest. Deux hélicoptères surveillaient la
             zone où les véhicules turcs ont traversé la
             frontière à travers une ouverture dans le
             massif mur en béton érigé entre les deux
             pays.Cette incursion en territoire syrien a
             dans la foulée été condamnée par Damas,
             affirmant qu'il s'agissait d'une «violation  syriennes. Celles-ci sont contrôlées par la                   une nouvelle. Si aucun calendrier n'a été
             flagrante» de sa souveraineté, selon un  milice kurde appuyée par Washington, à  Empêcher l'affrontement   avancé pour la mise en œuvre de cette
             communiqué officiel. Cette décision consti-  savoir les Unités de protection du peuple  entre Ankara et le YPG  zone, Erdogan s'est affirmé «déterminé» à
             tuait également une violation de «l'inté-  (YPG), le fer de lance des Forces démocra-                      ce qu'elle soit créée «d'ici la dernière se-
             grité territoriale» de la Syrie, a déclaré le  tiques syriennes (FDS), à l'est du fleuve Eu-  Ankara et Washington ont récemment mis  maine de septembre». Ankara a plusieurs
             ministère syrien des Affaires étrangères  phrate.Nous appliquons l'accord et n'avons  en place le centre d'opérations conjointes,  fois mis en garde contre toute «manœuvre
             dans une déclaration, faisant référence à ce  aucun problème avec cela tant que cela  prévu par cet accord pour coordonner la  dilatoire» et prévenu qu'aucun «retard» ne
             que le gouvernement considère comme  empêche la guerre                 création de la «zone de sécurité», dont les  serait toléré.Lors d'un entretien télépho-
             une tentative de la milice kurde, soutenue  Ankara juge cette milice comme une ex-  contours restent flous. Recep Tayyip Erdo-  nique le 7 septembre, le chef d'Etat-major
             par les Etats-Unis, de diviser le pays.  tension en Syrie du Parti des travailleurs du  gan a toutefois  affirmé que son homo-  turc, Yasar Guler, a de nouveau insisté au-
                                                 Kurdistan (PKK), qu'elle considère comme  logue américain Donald Trump avait  près de son homologue américain, Joseph
              Une «zone de sécurité» réclamée par  une organisation terroriste. Un avis que  promis que la «zone de sécurité» serait  Dunford, que la «zone de sécurité» devait
                          Ankara                 partagent l'Union européenne (UE) et les  large de 32 kilomètres.      être mise en place «sans perdre de temps».
                                                 Etats-Unis. Le soutien américain a ainsi été  Le président turc a également menacé de  L'un des objectifs de la «zone de sécurité»
             La patrouille devait durer jusqu'à la mi-  un point de friction majeur entre les deux  lancer une opération dans le nord-est de  pour Ankara est de pouvoir y renvoyer cer-
             journée, avant le retour en Turquie des sol-  pays, pourtant alliés au sein de l'Otan.  la  Syrie, si la Turquie n'obtenait pas le  tains des plus de 3,6 millions de réfugiés
             dats turcs, selon le ministère de la Défense,  «Nous appliquons l'accord et n'avons  contrôle de cette «zone de sécurité». Cet  syriens installés en Turquie. Un projet pres-
             qui a affirmé que des drones étaient éga-  aucun problème avec cela tant que cela  accord avait déjà permis d'éviter une opé-  sant au moment où les combats à Idleb
             lement impliqués. L'accord, conclu le mois  empêche la guerre», a déclaré à l'AFP Riyad  ration turque contre les YPG qui semblait  (nord-ouest de la Syrie) – où vivent environ
             dernier entre la Turquie et les Etats-Unis,  al-Khamis, à la tête du conseil militaire des  imminente.Depuis 2016, la Turquie a lancé  trois millions d'habitants – font craindre un
             prévoit la mise en place d'une zone tam-  FDS à Tal Abyad. La date de la prochaine  deux opérations transfrontalières contre les  nouvel afflux de migrants.
             pon entre la frontière turque et les zones  patrouille n'est pas encore connue.  YPG, et a plusieurs fois menacé d'en lancer


                                                                               Ghaza
                    Indignation après les bombardements israéliens



             Deux jeunes palestiniens de 14 et 17 ans ont  dans l'estomac à l'est de la ville de Gaza.  de Gaza vers Israël. «Ils sont tombés dans  tations hebdomadaires baptisées la Marche
             été tués par des snipers israéliens en marge  Le ministère a en outre fait savoir que 46  des champs dans le sud du pays» limitrophe  du retour, pour réclamer notamment la
             de la Marche du retour le 6 septembre. L'ar-  personnes avaient été blessées par des tirs  de l'enclave palestinienne, selon un porte-  levée du strict blocus israélien imposé de-
             mée israélienne a bombardé le lendemain  israéliens le même jour. Contactée par l'AFP,  parole militaire. Aucune victime n'était à dé-  puis plus de dix ans à l'enclave ainsi que le
             des «positions du Hamas» après la chute de  l'armée israélienne n'a pas souhaité com-  plorer.             retour des Palestiniens sur leur terre.
             roquettes dans des champs.         menter les circonstances des décès. Elle a af-  308 victimes palestiniennes   Depuis cette date, au moins 308 Palestiniens
             Deux adolescents palestiniens ont été tués  firmé dans un communiqué que «6 200  depuis mars 2018          ont été tués par des tirs israéliens dont
             par des snipers israéliens le 6 septembre en  émeutiers et manifestants s'étaient rassem-  Poursuivant l'escalade de violences, le 7  des journalistes, photographes, et du per-
             marge de la traditionnelle Marche du retour  blés en différents points de la frontière, lan-  septembre, les forces israéliennes ont fait  sonnel  soignant.  Des  centaines
             et contre le blocus qui a lieu les vendredis à  çant des bombes incendiaires et des engins  savoir qu'elles avaient bombardé des «po-  de blessés sont à déplorer dont de nom-
             la frontière entre la bande de Gaza et Israël  explosifs».             sitions du mouvement palestinien Hamas»  breux handicapés. Pléthore de civils palesti-
             depuis plus d'un an. A la suite de cela, des  L'émissaire de l'ONU pour le Proche-Orient,  dans la bande de Gaza.   niens sont morts  dans des frappes
             roquettes ont immédiatement chuté sur le  Nickolaï Mladenov a qualifié la mort des  «Un avion et un char ont bombardé des ci-  israéliennes d'une grande violence, notam-
             territoire israélien et l'armée israélienne a  deux Palestiniens d'«épouvantable». «Israël  bles du Hamas dans le nord de la bande  ment des femmes et des bébés.
             bombardé le 7 septembre des «positions du  doit mesurer son usage de la force», a-t-  de Gaza, y compris un poste et des positions  Une commission de l'ONU a affirmé le 28
             Hamas».                            il exigé sur Twitter, tout en exhortant les ma-  militaires», a précisé l'armée dans son com-  février que la réponse d'Israël aux manifes-
             Ali Al-Ashqar, 17 ans, a été tué d'une balle  nifestants palestiniens à être «pacifiques», et  muniqué.  Ce bombardement n'aurait pas  tations à Gaza en 2018 «p[ouvait] constituer
             dans le cou à l'est de Jabaliya, dans le nord  en appelant à la fin du «cycle de violence».  fait de nouvelles victimes dans la bande  des crimes de guerre ou des crimes contre
             de la bande de Gaza, a déclaré à l'AFP le  Ces meurtres ont eu pour conséquence des  de  Gaza, une langue de terre durement  l'humanité». Les enquêteurs soulignant à cet
             porte-parole du ministère de la Santé du  tirs de roquettes lancés depuis l'enclave pa-  éprouvée par les conflits, la pauvreté et l'en-  égard que des snipers avaient visé des civils,
             Hamas, au pouvoir dans l'enclave palesti-  lestinienne en direction du territoire israé-  fermement.Depuis le 30 mars 2018, la  dont des enfants.  Sept Israéliens ont été
             nienne, Achraf Al-Qoudra. Le jeune Khaled  lien. Un communiqué de l'armée fait état  bande de Gaza est le théâtre, le long de la  tués dans le cadre de ces violences, dont
             al-Rabaï, 14 ans, a lui été tué d'une balle  de «cinq projectiles» tirés depuis la bande  barrière frontalière avec Israël, de manifes-  trois soldats.
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