Page 54 - Vivavignon
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MARSEILLE
Podalydès pour Marivaux
Denis Podalydès, l’un des sociétaires les plus en vue de la Comédie Française, acteur, metteur en scène prolifique au théâtre comme à l’opéra, s’attaque au Triomphe de l’amour de Marivaux en convoquant la fine fleur de la scène et des arts. C’est l’un des sommets de la saison au Théâtre du Gymnase, présenté en coréalisation avec la Criée-Théâtre national de Marseille. Si Denis Podalydès s’empare de ce texte sur l’amour et ses enjeux, c’est sur le registre d’un théâtre populaire, en costume, assumant l’héritage de Jean Vilar tout en l’inscrivant, avec liberté et fantaisie, dans notre présent. On l’a vu, avec ses condisciples de la Comédie Française, enflammer et glacer tout à la fois le Festival d’Avignon 2017 dans la cour d’honneur du Palais des papes. Un succès absolu. Le voici à Marseille, avec comme complices Christian Lacroix pour les costumes et Eric Ruf pour la scénographie. Avec l’ambition de montrer comment agit le désir amoureux grâce au champ de bataille qu’est le langage. Le tout ponctué par des intermèdes musicaux et mélancoliques du grand violoncelliste baroque Christophe Coin.
“Le triomphe de l’amour” du 11 au 15 décembre au Théâtre du Gymnase,4 rue du Théâtre-Français, à Marseille. Tél. 08 2013 2013.
Vous avez dit populaire ?
Six cents documents et objets, œuvres d’art moderne, pièces d’art populaire, objets ethnographiques, photos, sculptures....L’ampleur de l’hommage rendu à Georges- Henri Rivière dit à elle seule l’importance de ce personnage dans l’histoire du Mucem.
Enveloppé dans sa résille de béton signée Rudy Ricciotti, le musée a su s’imposer comme un grand lieu à Marseille. Un lieu populaire, maître-mot pour Rivière. Né en 1897, journaliste, curieux de tout ce qu’apportent les années folles : art moderne, jazz, mode, photo, music-hall, c’est aussi un organisateur d’événements chocs, et le promoteur d’une nouvelle conception des musées. Il s’impose au Musée du Trocadéro après avoir réalisé en 1928 la première
Pour ce Triomphe de l’amour, des costumes de Christian Lacroix. Photo Pascal Gely
Josephine Baker et Georges-Henri Rivière à l’exposition sur la mission Dakar-Djibouti au Musée d’ethnographie du Trocadéro, en 1933. Photo Boris Lipnitzki
exposition sur les arts anciens de l’Amérique, conçoit le Musée de l’Homme qui s’ouvre en 1937 sous le Front populaire, puis fonde le Musée des Arts et Traditions populaires, dont le Mucem conserve aujourd’hui une bonne part des collections.
Ce qui se donne à voir, à comprendre dans cette exposition, c’est le portrait d’un homme, proche des artistes et fasciné par l’inventivité populaire, ici et ailleurs. Un collectionneur, lanceur d’idées nouvelles. Une grande figure discrète du XXème siècle.
Georges-Henri Rivière, “Voir, c’est comprendre” au Mucem, J4. Ouvert de 11 h à 18 h tous les jours sauf le mardi. Tél. 04 84 35 13 13.
CAVAILLON
Vertige absolu
Un solo en forme de quête poétique.
Photo Jérôme Vila
Un lieu hors normes, un silo métallique de quatre étages pour un spectacle qui ne ressemble à rien de déjà vu. L’expérience physique et vertigineuse est garantie pour le public invité à regarder la scène d’en haut. Dans ce drôle de chapiteau tubulaire en forme de puits avec jeux de miroirs et illusions d’optique, un comédien acrobate joue en solo, contre les éléments. Il voltige, danse, sollicite chaque parcelle de son corps pour s’extraire d’un tourbillon. Ce solo questionne le rien, le vide, l’infini. C’est une quête poétique, déstabilisante, qui veut replacer le désir au centre de la vie. La chorégraphie, inspirée des techniques acrobatiques et aériennes du cirque, pousse le corps jusqu’à ses limites physiques, et le spectateur dans ses retranchements. Le tout est signé Boris Gibé, danseur, acrobate, voltigeur, expérimentateur d’architectures éphémères. Un enfant de la balle - ses parents ont créé le Cirque Zampanos - qui s’emploie à déconstruire les repères du spectateur pour lui proposer un nouvel angle d’observation.
“L’Absolu” de la Cie les Choses de rien, du 9 au 13 janvier 2019. Programmation La Garance – Scène nationale de Cavaillon lycée Ismaïl-Dauphin. Tél. 04 90 78 64 64.
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