Page 93 - Vivavignon
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CHARLOTTE TROSSAT
L’ÉTHIQUE AU SERVICE DE L’ÉCONOMIE
Elle a créé il y a trois ans Local en Bocal, une petite entreprise artisanale de production de recettes en conserve 100 % locales et bio. ÒAujourd’hui, sept salariés s’y épanouissent.
Tout commence en 2014 lorsque Charlotte, ingénieur agronome de formation, décide de redonner du sens à sa vie. La jeune femme, qui vient de
passer ces dix dernières années à travailler pour le compte d’un grand groupe industriel, rêve en secret de fonder une entreprise à taille humaine, qui travaille dans le bon sens et corresponde à ses valeurs. L’environnement et l’agriculture étant au cœur de ses préoccupations depuis toujours, Charlotte va alors imaginer une conserverie comme on en voit malheureusement trop peu souvent. « Amatrice de bons produits, je voulais valoriser le bien- manger à travers la transformation de produits frais, de saison, issus des petits producteurs locaux », résume la jeune cheffe d’entreprise. Ni une ni deux, avant même la finalisation
Charlotte s’est lancée dans le bio pour redonner du sens à sa vie. Photo Céline Zug
PAR NICOLAS FRANÇOIS
de sa conserverie, Charlotte va rejoindre un atelier collectif et commercialiser ses premières soupes dans les magasins bio de la région sous la marque “À côté” avant d’ouvrir, en juillet 2016, Local en Bocal. Installée dans un premier temps au MIN d’Avignon, la petite entreprise va rapidement déménager à Agroparc pour bénéficier de davantage d’espace de travail.
« C’était l’autre priorité en créant mon entreprise. Je voulais former des personnes pour créer de l’emploi stable et durable sur le territoire, une façon pour moi d’agir positivement pour la société »
Au fil des mois, Charlotte va peaufiner ses recettes (soupes, purées, coulis, compotes...) tout en développant des liens forts avec les producteurs locaux partageant sa vision. « Aujourd’hui je travaille avec une dizaine de producteurs du Vaucluse et des Bouches-du-Rhône, précise Charlotte. C’est agréable car nous sommes davantage dans une démarche de co-construction plutôt que commerciale, ce qui nous permet à la fois de renforcer la filière agricole bio locale et de lutter contre le gaspillage alimentaire. C’est pourquoi je récupère principalement les invendus et les légumes dits “moches”, qui ont été écartés du marché mais restent parfaitement consommables. » Et pour l’aider dans ses tâches quotidiennes, Charlotte peut compter sur le soutien de ses sept salariés. « C’était l’autre priorité en créant
mon entreprise. Je voulais former des personnes pour créer de l’emploi stable et durable sur le territoire, une façon pour moi d’agir positivement pour la société. »
Des valeurs et un engagement sans faille qui ont valu à Local en Bocal d’être reconnu en août dernier Entreprise solidaire d’utilité sociale par l’Etat. Une marque de reconnaissance en amenant une autre puisque l’entreprise est également lauréate du programme régional CEDRE, dont la vocation est de soutenir la création d’emplois par des entreprises régionales en croissance. À la clé, une subvention de 50 000 € qui va permettre à Charlotte l’embauche de trois personnes en CDI. Et la preuve qu’en conciliant économie et respect de l’environnement, Charlotte est en train de réaliser son rêve.
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