Page 2 - Mars 2018
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Un petit pas pour l'homme mais un
grand pas pour MON éternité…
Je ne suis pas fière de l’avouer. Je le fais par soucis d’hon-
nêteté. Je suis stérile. Il y a des mois maintenant que ma
terre est aride et que mon arbre tranquillement se dessèche.
Les fruits restent petits et prolifèrent de moins en moins.
Les feuilles tombent et ne me cachent plus du soleil trop
fort. Les doutes, la peine, la douleur, la solitude, l’angoisse
ont fait leurs nids sous mon écorce. Ils s’installent de plus
en plus profondément et menacent de s’attaquer au coeur
et aux racines.
De temps en temps, l’insecticide que Dieu me lance réussit
à endormir les parasites, mais l’effort ni est pas pour m’en
débarrasser complètement. J’arrose avec parcimonie. Juste
assez pour ne pas laisser se dessécher ce qui est déjà, mais
que très peu pour voir autre chose pousser. Je regarde ce
jardin laissé à l’abandon regrettant les jours où je pouvais
admirer la diversité des fleurs qui y étaient semées.
Comment ai-je pu ne pas voir la détérioration s’installer?
Le dos tourné, ma tête avait «focussé» sur l’image qu’elle
avait enregistrée. Une fois le voile relevé, une amère désil-
lusion s’est dressée. À genou dans une flaque de larmes,
j’y vois l’immensité du travail à effectuer. Chaque parcelle
de jardin est à nettoyer des déchets qu’au fil du temps j’ai
laissé s’entasser. Rien n’est impossible à celui qui croit.
C’est pourquoi, qu’armée de mon râteau, mes cisailles et
de ma bêche, j’entreprends un grand ménage de printemps.
Une fois libérée de toutes saletés, les parasites pourront
être complètement enraillés. Il sera facile pour moi de
marcher paisiblement pour arroser les pousses qui feront
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