Page 72 - ENDIRE N°9 MARS18
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La Primavera a rendu son verdict. Inattendu, quoique. Les spécialistes encore placés dans le Poggio ont laissé filer à qui
perd gagne ou plutôt à qui perd perd. L’expérience du requin de Messine a fait le reste et la poignée de secondes glanées en haut
du village surplombant la baie de San Remo a suffi à imprimer une nouvelle ligne sur le cv de l’italien.
On disait que le Poggio ne faisait plus la différence. Force est de constater que depuis deux ans c’est faux. Les audacieux ont le
dernier mot et après presque 300 bornes les organismes répondent différemment sur cette petite montée.
C’est la clef de ce monument du cyclisme : se planquer, attendre le bon moment, saisir sa chance…Peu d’occasion de gagner, une
sorte de catenaccio du vélo, où on défend plus qu’on attaque en attendant la fin… Tous les coups sont permis, ça frotte pour
garder sa place à l’approche de l’arrivée et il faut savoir profiter d’une micro ouverture pour faire la différence, enfin si
possible…
L’Italie qu’on aime, c’est cette ambiance mêlée de modernité et de suranné. On a aussi du respect pour le passé, l’histoire du
sport et les grandes épopées dont le cyclisme a fait son lit.
Ces passionnés se reconnaissent sur les routes en exaltant leurs champions et se retrouvent ensuite autour d’un café refaisant
‘’le match’’. Grand connaisseurs et très chauvins, ils savent respecter l’adversaire ou du moins font semblant.
Le nombre de décibels augmentant selon, Dai, Dai !!!
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