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TU AS PROBABLEMENT VU DES CHOSES HALLUCINANTES; RACONTE-NOUS-EN UNE.
J’aimerais avoir noté dans un journal toutes les expériences incroyables dont j’ai été témoin. Toutefois, à moins qu’un détail ressurgisse dans ma mémoire, beaucoup de ces expériences tombent dans l’oubli. Parce que je suis photo- graphe, j’ai conservé sur pellicule beaucoup de ces moments, mais quand les choses dégénèrent, je mets l’appareil photo de côté. À moins que les gens se sentent très à l’aise avec moi, si les situations impliquent des drogues, des femmes avec lesquelles quelqu’un a des relations ou quoi que ce soit, je dois faire preuve de respect et ne pas prendre de pho- tos de certaines expériences, celles qui sont, en fait, les plus hallucinantes. J’ai vécu beaucoup de moments incroyables. Demande-moi quelque chose de précis.
L’un des moments où mes amis et moi avons eu le plus peur est quand nous sommes allés en Californie pour l’exposition de motos Born Free en 2012. Parce que ma moto est vrai- ment étroite, elle est dif cile à maîtriser quand il vente fort, car le vent la fait dévier de sa route. Nous traversions la fron- tière de l’Iowa et le vent était violent. Nous luttions contre lui comme des déchaînés. Je combattais le vent qui venait d’un côté pendant qu’une semi-remorque roulait dans la voie
de gauche, direction vers laquelle le vent faisait dévier ma moto. J’ai roulé le long de l’arrière de la semi-remorque avec l’idée de la dépasser, mais à ce moment, une rafale, sous la force d’attraction de la semi-remorque, a aspiré l’avant de ma moto, qui s’est retrouvé coincé vers le milieu, devant les roues arrière. Heureusement, j’ai réussi à recti er très rapide- ment ma direction et à me tirer d’embarras. Puis, nous nous sommes arrêtés à un relais routier et mes amis me disaient tous : «Quelle foutue affaire! On pensait t’avoir vu mourir!» Encore sous le choc, je n’ai pu que descendre de ma moto et m’assoir par terre pour décompresser quelque temps.
En fait, les deux sont arrivés en même temps. J’étudiais au collège communautaire et je me concentrais sur la joaillerie et le travail du métal, comme la conception tridimensionnelle et la sculpture. C’est pendant ma dernière année d’études collégiales que j’ai suivi un cours de photographie. À peu près au même moment, j’ai commencé à m’intéresser aux motos. J’apprenais à les conduire et j’apportais mon appareil pour prendre des photos. À l’époque, cependant, les jeunes n’étaient pas branchés sur les motos; je roulais donc en soli- taire. Je prenais des photos de mon guidon ou du réservoir de ma moto tout en roulant.
OUAH ! QUELLE FRAyEUR, JE SUIS CONTENTE QUE çA SE SOIT BIEN TERMINÉ. BON, ON CHANgE DE SUJET. JE VEUx EN SAVOIR PLUS SUR TES PHOTOS. QU’EST-CE QUI EST VENU EN PREMIER, LES MOTOS OU LES PHOTOS ?
ALORS, RACONTE-NOUS LE MOMENT Où TU AS EU LE PLUS PEUR SUR LA ROUTE.
ENTREVUE Revolution Motorcycle Magazine 37