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rides de 135 à 305km proposées par le BRO. Je prends le temps d’aller saluer d’autres groupes de  lles du Québec. Elles vont rouler ensemble pour la journée. De mon côté, c’est avec Kaitlyn, Kira et Kris de Halifax, que j’ai rencontré au Backroad Ball au Nouveau-Brunswick l’année dernière, que je plani e ma ride. Des  lles vraiment top qui ont par- couru plus de 1500km pour venir assister à cet événement de deux jours. Des  lles motivées, des  lles passionnées. Pour l’itinéraire on choisit The Threesome Route, une ride de 65miles qui nous amène au HighPoint State Park. On ne trouvera jamais l’entrée pour avoir accès au point de vue, c’est dommage. C’est une  lle de la région, Virginia Cag- ney, qui propose les itinéraires depuis deux ans. Les tracés sont intéressants et bien choisis, mais les cartes disponibles sur place sont avares d’informations. Il faut vraiment que tu viennes du coin pour suivre l’itinéraire. Sans millages comme références pour indiquer les changements de routes, cer- tains groupes tracent leur chemin à tâtons. Disons que dans notre cas ça ressemble plus à une chasse au trésor qu’à une promenade bucolique. De quoi atteindre des sommets sur ma facture de téléphone par mes recherches sur Google Map.
On arrive à 17h pour la slow race présentée par Triumph. Suivent ensuite les tirages. En échange d’une grosse piasse par ticket, les  lles courent la chance de repartir avec l’un des magni ques prix des nombreux commanditaires comme Red Wing, Union Garage, Biltwell, Triumph pour ne nommer que ceux-là et tout plein d’artistes locaux qui offrent sissy-bar, paint job ou accessoires de cuir. N’ayant pas acheté de ticket, on en pro te de notre côté pour manger comme des reines. Pour celles qui n’ont pas la chance d’être accompagnées d’une caravane, il y a le food truck Good Mood Food sur place vendredi et samedi soir qui sert des burgers, des chips et des choses frites. Samedi soir par contre, le food truck brillait par son absence. On n’est pas les seuls à avoir frappé un chevreuil, eux aussi selon la rumeur qui circule sur le site. Un plan B est rapidement mis à exécution par l’organisation. Les affamées ont pu se régaler d’un méchoui improvisé.
En soirée, le party pogne dans grange avec le groupe de bluegrass/country-alternatif The De bulators. C’est sûr que les cocktails Sailor Jerry et la 805 gratis, ça aide aussi à faire lever un party. Audrey et moi, on se donne comme des démones sur la piste de danse, les pieds ben callés dans les copeaux de bois, comme s’il n’y avait pas de lendemain. Le ridicule ne nous a jamais tué, et ce soir n’est pas une excep- tion.
Dimanche matin. La symphonie de moteur commence à se faire entendre dès 5 h 30. La  lle juste à côté de nous a de la misère à partir le sien. On a l’impression d’avoir les pipes à deux pouces des oreilles. Walter de Kick Start Cycle Supply est dans la grange pour véri er la pression des pneus, fournir des outils à celles qui en ont besoin et apporter du support mé- canique. C’est un beau service offert par le BRO, le problème c’est que l’information se communique mal sur le campement : pas de plan du site, pas d’horaire, pas d’informations gé- nérales. Du coup, si tu n’as pas scrollé toute la page Facebook de l’événement, il y a ben des choses que tu manques. Je décolle à 7 h. Audrey et l’équipe de tournage  lent vers Qué- bec. Après l’accident de vendredi, je n’ai pas le goût de me joindre à personne pour rider. Ces 615km-là, j’ai le goût de les faire toute seule. À Albany, je m’arrête à l’hôpital pour voir Roxanne et Véro. Roxanne a le corps lourd, mais elle vient d’obtenir son congé. Max descend de Montréal avec une voiture de location pour venir chercher les  lles. Il y a aussi Jules et Charles-Édouard qui se sont arrêtés le samedi dans leur descente vers Cap Hatteras pour s’assurer que les  lles ne manquaient de rien. Ça m’émeut toujours le support et l’entraide qu’il a au sein de la communauté moto. Je repars épuisée de mon week-end lors duquel je n’ai encore jamais eu le temps de décompresser. L’édition de cette année avait un goût amer sans mes co-rideuses. L’année prochaine, aux nombreux conseils sur le blogue du Babes pourrait s’ajouter une mise en garde sur la forte présence de chevreuils dans les Adirondacks et les Catskills et quelques instructions à suivre dans les zones à risque. On oublie trop souvent que de rouler en pleine nature comporte aussi son lot de risques. Prompt rétablissement à Roxanne. Soyez vigilant !
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