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Texte : Lee Sipes – Photos : Dan Lim @themotofoto
On roule en direction sud sur l’autoroute 21, un peu après la réserve indienne adjacente à la petite collectivité de Southampton, sur les rives du lac Huron en Ontario. Tout juste avant la localité encore plus petite d’Allenford, vous verrez sur la route une pancarte en bois blanche, rouge et noire derrière laquelle se dresse une vieille maison des plus modestes, anquée d’une tout aussi vieille écurie à l’arrière. Il y a longtemps que cette écurie a troqué son foin et son fumier contre des caisses à lait remplies de ltres à air et de carburateurs de rechange. Là où broutaient les chevaux trônent maintenant des motos anciennes américaines, britan- niques et japonaises. C’est là qu’habite et que travaille Adam King depuis presque dix ans. En fait, si vous passez devant chez lui juste au bon moment, vous pourrez le voir pousser quelques vieilles motos vers l’espace en gravier situé sous de vieux pommiers, tout en buvant les dernières gouttes de son deuxième grand café Tim Hortons, deux crèmes, sans sucre. En entrant par la porte latérale de l’écurie, passé de vieux panneaux publicitaires d’huile et d’essence, vous pénétrez dans une petite salle d’exposition regorgeant d’un large éventail de ltres à huile, d’antiquités et de bougies d’allumage. Quelques araignées dolomèdes de taille assez
impressionnante ont élu domicile dans la petite fenêtre et sur l’appui de la fenêtre, un modèle de moto miniature est depuis longtemps déjà prisonnier de leurs toiles. L’espace de travail principal de l’atelier témoigne de la créativité et du style d’Adam. Des caisses de boulons à tête plate sont empilées dans un coin et un cadre de Knuckle Head attend d’être remonté. Pour ceux qui n’ont pas la passion des vieilles motos, tous ces éléments ne signi ent peut-être rien. Pour Adam, un mécanicien tranquille des plus modestes et des plus humbles, ils représentent tout ce dont il a toujours rêvé. Sur la plupart des surfaces plates de l’atelier s’alignent des tasses de café Tim Hortons presque vides, qu’Adam a abandonnées là pour répondre à une quelconque urgence. C’est un amalgame de travail d’artiste avec juste ce qu’il faut de désordre. De vieilles photos de construction de motos anciennes et d’anciennes courses de côte ainsi que des portraits de famille ornent les murs, témoignant de la senti- mentalité d’Adam. C’est un véritable étalage de la erté qu’il ressent envers les motos et la collectivité voisine de Black Horse Cycle, un atelier de motos «où l’on fait d’honnêtes affaires », de dire èrement Adam, qui le prouve chaque jour.
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