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Adam King a toujours eu la passion des motos, car il est un mécanicien, un fabricant et un restaurateur de motos de deuxième génération. Son père, Rick King, a ouvert le premier atelier Black Horse Cycle en 1984, dans une ville ontarienne appelée Kinloss. Cette bannière a existé jusqu’en 1999, quand Rick a décidé d’ouvrir un nouvel atelier appelé Clearly Vintage, qu’il a exploité jusqu’au milieu des années 2000. Pendant plus de dix ans, la mère d’Adam a été membre des Motor Maids et elle a participé à la création du chapitre canadien du club Women in the Wind. Vers le milieu et la n des années 1960, son oncle Billy faisait partie d’un ancien club de motards ontarien, les Black Diamond Riders. Adam a d’excellents souvenirs des années où, dans sa tendre enfance, il jouait dans l’atelier de motos de son père et allait même jusqu’à voler des gicleurs de carburateur sur l’établi et à les avaler quand son père avait le dos tourné. Certains disent qu’ils ont les motos dans le sang, mais Adam les a dans l’estomac, car les gicleurs y sont peut-être encore logés. La passion d’Adam pour les motos remonte donc à loin. Il était tout jeune quand il a commencé à rêver d’avoir une moto Knuckle Head comme le modèle 1947 de son père. C’est en 2004 qu’Adam a lancé sa propre affaire, qu’il a baptisée The Wrecking Crew, et c’est en 2008 qu’il a décidé de la rebaptiser du nom de l’entreprise de son père, Black Horse Cycle. Il exploite toujours son atelier sous cette appellation.
Le vocabulaire mécanique d’Adam est vaste. Il peut réparer n’importe quoi, que ce soit un coupe-bordure à deux temps ou une poussette d’enfant qui a beaucoup servi. Toutefois, son plus grand intérêt a toujours été les motos anciennes. Au l des années, il a eu le privilège de posséder des marques rares comme une Indian Sport Scout Hill Climber 1938 d’origine, une Jr Scout 1940, une Triumph Rickman Metisse 1966, une Norton Production Racer ainsi qu’une moto
maison connue sous le nom de Blueberry Hog, fabriquée par son grand-père. Toutefois, c’est vers les Harley-Davidson que son cœur penche, et sa collection comprend des motos de marque, dont une RLDR 1936, une XLRTT 1957, ainsi que ses deux motos de course: une EL Knuckle Head 1938 et une WLC Flathead 1943, tendrement appelée la Vomit Comet. Certains aspects du travail de King pourraient être quali és de travail d’artiste, et non simplement de travail de mécanicien. Ce n’est pas tant ce que les gens remarquent à propos de ses motos qui le caractérise, mais ce qu’ils ne peuvent pas vraiment dé nir. Décrire le travail d’Adam comme étant de la restauration n’est pas tout à fait correct. La préser- vation s’en rapprocherait davantage, mais c’est encore plus. Il ne fait pas que préserver le métal, la peinture et la patine qui distinguent une vieille Harley; il cherche à en préserver l’esprit et à lui donner une nouvelle vie, sans pour autant la faire rutiler et la moderniser. Adam dispose d’une bonne quantité de techniques de son cru, qu’il utilise pour donner à ses motos l’aspect désiré. Certains procédés sont aussi simples que l’utilisation de produits Scotch-Brite et de café renversé, tandis que certains autres, pour générer le résultat escompté, exigent de nombreuses heures de travail et une bonne dose de patience. Plusieurs ont essayé cette forme d’esthétisme dans la fabrication de motos, mais bien peu ont réussi à obtenir un produit ni qui n’a pas l’air de sortir tout droit du concessionnaire. Le travail d’artiste qu’accomplit Adam sur la rouille fait en sorte que la moto a l’air d’avoir été oubliée pendant quelque temps dans une vieille grange. La combinaison de vieilles pièces et de pièces plus récentes fait des motos sur lesquelles Adam a travaillé un amalgame har- monieux et authentique, à l’histoire unique, qui n’auraient pas existé si Adam n’y avait pas apporté sa touche personnelle. Il est plus dif cile que certains le croiraient de faire en
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