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11 - Intérieur du pigeonnier du château d’Époisses : on peut enco-
re y observer l’échelle tournante qui permettait l’accès aux quelque
3 000 boulins (alvéoles de nidification) – photo JP Mégard lA dOMEStICAtION animale
12 - Quelques boulins et les ouvertures en hauteur qui
permettaient l’entrée et la sortie des pigeons du pigeonnier du
château d’Époisses – photo JP Mégard
13 – Pigeon d’ornement : pigeon paon blanc -
doc. La Ferme de Beaumont
paysans) ; le pigeonnier faisait partie des dépendances du arbres : le colombin dans les trous des vieux spécimens,
château, et ce jusqu’à la Révolution française. La colombine le ramier dans les fourches des branches. Ces pigeons
(accumulation de fientes sur le sol du pigeonnier) engraissait se sont installés d’eux-mêmes et depuis longtemps en
périodiquement la terre du potager des châtelains. milieu urbain où ils trouvaient beaucoup d’avantages :
sécurité accrue (peu de prédateurs, pas de chasseurs),
Par la suite, la production de pigeons se démocratisa et la alimentation abondante fournie par les restes alimentaires
sélection commença, aboutissant à des races bien en chair humains, pléthore de lieux de nidification sur les façades
destinées à la consommation (le pigeon ‘mondain’ pèse des immeubles et autres recoins de monuments…
plus d’un kilogramme, environ le double du poids d’un
pigeon voyageur) ou ayant des particularités physiques peu
communes (oiseaux d’ornement comme le ‘pigeon paon’
qui fait la roue, ou dits « de sport » comme le ‘culbutant’ qui
fait des culbutes en volant).
On dit que l’armée française entretient et entraîne encore
quelque 150 de ces volatiles voyageurs au Mont Valérien,
au cas où...
De la période romaine (columbarium = colombier), il nous
reste le mot « colombarium », un ensemble de niches
(à la manière de celles qui hébergent les nids dans les
pigeonniers) où l’on dépose les urnes funéraires dans les
cimetières, et des toponymes (noms de lieux) issus de ce
même mot comme Coulommiers, Coulmiers et même
Colmar.
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Les pigeons des villes sont en grande majorité des bisets
– à Paris, on observe un petit pourcentage de pigeons
colombins (Columba oenas), difficilement différenciables
des bisets, et de pigeons ramiers (Columba palumbus)
très reconnaissables, deux espèces qui nichent dans les
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