Page 50 - Le Japon avril 2019
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Musée Miho
Un tunnel, un pont à haubans, suspendu au-dessus d’une gorge et voici l’entrée monumentale du musée Miho. Enterré aux trois quarts, afin de préserver le site, l’édifice, inauguré en 1997, fut conçu par l’architecte américain d’origine chinoise Ieoh Ming Pei (né en 1917), auteur du Grand Louvre et de ses pyramides à Paris. Baigné de lumière naturelle, le bâtiment, dont la large baie vitrée donne sur un paysage de pins et d'érables, conserve un fonds de plus de mille pièces.
Musée pas sectaire
Un fonds constitué par Mihoko Koyama (1910-2003), richissime héritière et fondatrice de la secte messianique Shinji Shumeikai. C'est à sa demande que l’architecte a imaginé la représentation d’un Shangri-la, légendaire paradis terrestre situé dans une vallée cachée de l’Himalaya.
Les trésors, réunis par la papesse de ce mouvement religieux à coups de chèques faramineux, ne se cantonnent pas à une thématique ou à une zone géographique.
Pièces majeures
L’aile nord présente des expositions temporaires consacrées aux éléments de l'esthétique japonaise : cérémonie du thé, calligraphies, céramiques, laques, masques et statues bouddhiques. L’aile sud, elle, rassemble des centaines de pièces des civilisations sassanide, persane, égyptienne, romaine, chinoise... Un concentré d'histoire culturelle et cultuelle sur fonds de Routes de la soie, présenté dans une scénographie majestueuse.
Certaines, comme cette statue d'or et d'argent du dieu égyptien Râ, ou ce Bouddha miséricordieux pakistanais (IIe s.) pourraient faire pâlir de jalousie le musée du Louvre... Et les salles dédiées à la Chine et à l'Asie du Sud-Est sont notamment d'excellents moyens de découvrir les nombreuses influences de la culture persane sur l'art chinois, et de refaire la route de la propagation de la religion bouddhiste.
Musée Miho Ming Pei