Page 83 - Epitre a la PRosperite (Alexandre Telfort)
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portant  leur  sollicitude  jusque  sur  l'avenir,  et  appréhendant  de
        laisser  à  la  postérité  l'exemple  de  la  lâcheté,  ont  préféré  être
        exterminés  que  rayés  du  nombre  des  peuples  libres »,  cria
        Dessalines.

        Ce  choix  impérieux  d’être  une  nation  libre,  une  nation  de
        citoyens  et  pas  seulement  ça,  la  première  république  noire
        indépendante du monde a scellé notre destin pour être toujours
        en rapport avec notre race. Firmin nous a ouvert les yeux sur ce
        point dans « Monsieur Roosevelt Président des Etats-Unis et la
        République d’Haïti » lorsqu’il écrivit ces magnifiques paroles en
        1905 : « Aucun peuple, pas plus qu’aucun individu, ne peut vivre,
        progresser, monter avec une ardeur soutenue dans les voies de la
        civilisation,  s’il  n’a  point  un  but,  un  idéal  qui  l’attire,  à  travers
        toutes les péripéties de son existence. Pour l’homme, ce but est
        d’ordinaire plus évident, plus net, dans la précision de la volonté
        individuelle ; pour les nations, il est parfois voilé en des formes
        imprécises ;  mais  il  existe  toujours  et  agit  impérieusement,
        comme  le  magnétisme  terrestre  imprimant  une  direction
        irrésistible à l’aiguille aimantée, malgré le brouillard qui cache, à
        l’horizon, le point d’orientation. Cet idéal pour Haïti, c’est l’effort



        EPITRE A LA POSTERITE, par Alexandre TELFORT Fils
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