Page 63 - Rebelle-Santé n° 220
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MESURER SA SATURATION D’OXYGÈNE
AVEC UN OXYMÈTRE DE POULS
Certaines pathologies s’accompagnent de difficultés respiratoires responsables d’une mauvaise oxygénation. D’où la nécessité de surveiller de près la quantité d’oxygène dans le sang. C’est tout l’intérêt de l’oxymètre de pouls,
qu’on appelle également saturomètre.
EXAMENS
Dr Daniel Gloaguen
L’insuffisance cardiaque ou respiratoire, la surveillance d’un traitement par oxygé-
nothérapie à domicile, une sus- picion d’embolie pulmonaire, la bronchopneumopathie chronique obstructive ou une crise d’asthme sévère sont autant d’indications de la surveillance de la saturation du sang en oxygène, autrement dit la capacité qu’a l’organisme à assimi- ler l’oxygène. La mesure habituelle de ce paramètre passe par la pra- tique d’une gazométrie artérielle qui consiste à prélever du sang artériel dans l’artère radiale à la face antérieure du poignet. Si cette technique est toujours en vigueur en milieu hospitalier, elle n’est pas simple et s’avère souvent dou- loureuse, d’où l’intérêt de l’oxy- mètre de pouls, un petit outil qui se pose sur le doigt et qui donne une mesure assez fiable, même si elle est moins bonne toutefois que la gazométrie traditionnelle. On l’utilise régulièrement dans les services d’urgences hospitaliers et désormais à domicile dans la sur- veillance quotidienne de certaines pathologies.
COMMENT ÇA MARCHE ?
C’est la couleur du sang et plus précisément l’intensité du rouge qui va permettre de déterminer la quantité d’oxygène dans le sang. La couleur rouge du sang est liée à l’hémoglobine, ce pigment situé dans les globules rouges et chargé de transporter l’oxygène. L’oxy- mètre de pouls est un capteur équi- pé d’un émetteur et d’un récepteur de lumière. Il calcule en analysant
la quantité de lumière absorbée, liée à la richesse en oxygène
du sang.
OÙ LE PLACER ?
Traditionnelle-
ment, l’oxymètre
se place au bout
d’un doigt. Mais
on peut égale-
ment l’utiliser sur
un lobe d’oreille
ou au niveau des
ailes du nez, l’im-
portant étant que les
capillaires sanguins
doivent être très près de
la surface de la peau. Il existe éga- lement des modèles pour enfant qui se placent sur les orteils. Dans tous les cas, l’oxymètre de pouls, très léger, prend autant de place qu’une boîte d’allumettes !
LES RÉSULTATS
La saturation normale, qu’on ap- pelle également SpO2, se situe entre 90 % et 100 %. Le résultat se fait en temps réel. Les oxymètres de pouls analysent également le rythme cardiaque.
QUEL COÛT ET LEQUEL CHOISIR ?
Les coûts varient de quelques dizaines à plusieurs centaines d’euros. Sans surprise, la fiabi- lité et l’apport d’autres paramètres évoluent également dans le même sens.
Outre l’aspect pécuniaire, on peut choisir le modèle en fonction de la norme internationale ISO. Une nouvelle norme dédiée aux appa- reils électro-médicaux, et spécifi- quement aux oxymètres de pouls,
80601-2-61, a vu le jour en jan- vier 2019. Cette norme qualifie les oxymètres de pouls particulière- ment performants et donc fiables. À défaut, il existe une autre norme édictée en décembre 2016, l’ISO 60601-1-2, qui n’atteste pas de la même fiabilité que précédemment. Quoiqu’il en soit, il faut privilégier les appareils proposant le label CE (Communauté Européenne), attes- tant déjà d’un bon niveau de fiabi- lité et de sécurité.
Dr Daniel Gloaguen
CAUSES D’ERREURS
Certaines situations peuvent altérer les résultats :
• Anomalie en quantité ou qualité de l’hémoglobine
• Port de vernis à ongle ou de faux ongles
• Pouls faible ou imprenable
• Faible tension artérielle
• Agitation ou tremblements
• Luminosité ambiante trop importante.
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