Page 109 - Rebelle-Santé n° 204
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examens
quEL biLan pour
L’aDÉnoME DE La proSTaTE ?
L’adénome de la prostate correspond à l’augmentation bénigne de la partie centrale de la prostate avec des conséquences importantes sur la miction nocturne.
L’adénome de la prostate (AP) est une pathologie fréquente lorsque l’homme avance en
âge. Les symptômes de l’AP, qu’on appelle également hypertrophie bénigne de la prostate (HBP) du fait de l’augmentation de la taille de la prostate, sont faciles à identifier par le patient lui-même et consistent en de multiples levers nocturnes pour uriner (au moins 4 fois), de faibles quantités à chaque fois, avec la nécessité de « pousser », l’impression d’une vessie toujours pleine ou d’un jet qui s’interrompt « sans raison ». Il existe un ques- tionnaire appelé IPSS (International Prostate Symptom Score) destiné à évaluer sa sévérité.
ReTenTIssemenT URInaIRe
Du fait de son volume important, l’AP referme l’orifice urétral, em- pêchant l’évacuation normale des urines. La moitié des hommes de 50 à 60 ans présenterait un début d’adénome. Le traitement com- porte des traitements et l’interven- tion chirurgicale en cas d’échec. Rappelons également que derrière la gêne, l’AP cache deux risques
importants : la rétention aiguë d’urines nécessitant un sondage en urgence et les infections urinaires.
Des examens, maIs POURQUOI ?
En pratique, les examens complé- mentaires ont essentiellement pour but d’éliminer la présence d’un cancer, notamment après 50 ans, d’autant qu’un cancer prostatique peut également se manifester par des troubles urinaires.
Un TOUCHeR ReCTaL D’aBORD...
Le toucher rectal est indispen- sable. Il est destiné à s’assurer qu’il s’agit bien d’une augmentation de la prostate liée à un AP et non à un cancer. Dans le premier cas, la prostate est nettement augmen- tée de volume (jusqu’à la taille d’une orange !) et apparaît souple (ou molle) à la palpation au doigt. Dans le cas d’un cancer, la palpa- tion retrouve une prostate plutôt dure ou recouverte de nodules.
... sUIVI PaR Le DOsaGe DU Psa
Qu’il soit normal ou pas, le toucher rectal doit être suivi par un dosage du PSA, autrement dit de l’antigène
spécifique de la prostate. En effet, on considère qu’un cancer pros- tatique est peu probable lorsque ces deux examens sont normaux. Il s’agit donc d’un simple AP. Le taux de PSA augmente en cas de cancer. Une quantité supérieure à 4 nanogrammes/ml (4 ng/ml) dans le sang est considérée comme éle- vée. Mais tout dépend de l’âge de la personne et de la taille de sa prostate. Un résultat élevé n’est pas obligatoirement synonyme de cancer, d’autant que certaines cir- constances prédisposent à une aug- mentation du taux. À l’inverse le dosage du PSA connaît également des « faux négatifs » : le résultat est normal alors qu’il existe un cancer.
... eT Une BIOPsIe PaRfOIs
Et pour compliquer le tout, un AP peut tout à fait cohabiter avec un authentique cancer. D’où l’intérêt, dans les cas douteux, de l’écho- graphie prostatique destinée à visualiser la structure de la pros- tate et le retentissement sur la ves- sie. Surtout, l’échographie permet d’effectuer une biopsie prostatique sous anesthésie locale. Le praticien prélève une douzaine de fragments dans lesquels on va rechercher la présence de cellules cancéreuses.
Dr Daniel Gloaguen
À QUOI SERT LA PROSTATE ?
Cette glande qui entoure l’urètre auquel elle est reliée par un fin canal, juste sous la vessie, synthétise le liquide séminal indispensable à la survie des spermatozoïdes issus des testicules. Le liquide est déversé dans l’urètre lors de l’éjaculation.
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Dr Daniel Gloaguen


































































































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