Page 6 - Rebelle-Santé n° 229 - Extrait
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En bref
Les tueurs d’abeilles à nouveau autorisés
Les signaux d’alerte se multiplient pour nous montrer qu’il est temps de prendre un peu de recul pour accepter l’évidence : on est en train de scier la branche sur laquelle on est assis et, bientôt, il ne sera plus temps de faire marche arrière. Chaque jour, on assiste à la négation de l’urgence et à la mainmise d’un système économique destructeur. Quelques exemples :
- Le Sras-Cov-2 a tiré la sonnette d’alarme, il a paralysé des pays entiers et on a pu rêver un moment que cette pandémie pouvait remettre les pendules à l’heure. Qu’en amont, ce qui arrivait là était directement lié à nos in- conséquences humaines. Pourtant, en plein confinement, au moment d’ouvrir les yeux, au contraire, il a même été question de dérogations préfectorales pour pouvoir asperger les champs de saloperies au prétexte, comme d’habitude très généreux, de nourrir le peuple.
- Après enquête, on sait que les incendies qui ravagent l’Amazonie sont directement liés à nos importations mas- sives de soja transgénique cultivé à grand renfort de déforestation. Après s’être ému, avoir mimé la colère, notre gouvernement n’a rien fait pour changer les pratiques.
- Beyrouth a été ravagée par un dangereux engrais explosif stocké depuis qu’un oligarque russe a fait transiter son bateau pourri pour aller polluer le Mozambique qui lui avait commandé ces tonnes de nitrate d’ammonium. Ce chargement est resté bloqué pendant 6 ans dans le port sans que les responsables politiques et économiques locaux, informés des risques, n’aient bougé le petit doigt. Quant à l’oligarque russe, il doit sans aucun doute sévir ailleurs après avoir abandonné le navire.
- Et maintenant, chez nous, c’est par le biais d’un communiqué de la FNSEA et des JA (jeunes agriculteurs) qu’on apprend que les agriculteurs veulent pouvoir à nouveau utili- ser des phytosanitaires néonicotinoïdes rava- geurs de biodiversité pour sauver leurs bette- raves en massacrant des millions d’abeilles, tout ça pour fabriquer le sucre qui tue la po- pulation encore plus sûrement que le tabac. Et que les agriculteurs cessent d’affirmer que les betteraves étant récoltées avant floraison, les abeilles ne sont pas touchées : ce n’est pas vrai ! Ces molécules toxiques ont une du- rée de vie suffisamment longue pour polluer les fleurs poussant à proximité.
Une pétition pour maintenir l’interdiction des néonicotinoïdes est disponible sur inter- net.
Plus de la moitié des victimes décédées du Sars-Cov-2 étaient obèses
 L’obésité est une pandémie au moins aussi redoutable que le coronavirus et aucun masque ni aucun traite- ment ne sauraient en venir à bout. En France, l’IGAS (Inspection générale des affaires sociales) fait état de 8 millions d’adultes obèses. En cause, sans aucun doute la malbouffe, sucre raffiné en tête, plats tout préparés et sodas monstrueux, mais sans doute y a-t-il d’autres raisons. Dans son tout récent ouvrage La fabrique de l’obésité (éditions Buchet-Chastel), le journaliste Yves Leers donne de nombreuses pistes (voir aussi p. 49). Parmi elles, outre une alimentation ultra transformée, qui a évolué vers le trop gras, trop riche, trop sucré, trop salé, figurent les dérèglements hormonaux : « En modifiant notre système hormonal, les perturba- teurs endocriniens contribuent aussi à la propagation
de cette pandémie non infectieuse. » Cet excès de poids va de pair avec de nombreuses pathologies chro- niques sérieuses : diabète, hypertension, arthrose... À cela vient s’ajouter le regard des autres, souvent des- tructeur. Que faire ? Individuellement, ce n’est pas en jugeant les obèses qu’on les aidera à perdre un peu de ces kilos qui les maltraitent, mais bien en les soutenant dans leurs efforts pour revenir à un poids de santé. À grande échelle, sans doute des décisions politiques pourraient-elles influer sur le cours des choses. Quand on sait que c’est la Collective du Sucre (rassemblement des industriels du sucre) qui a créé la "semaine du goût" et que toutes les écoles ou presque y participent, on peut légitimement se demander si nos gouvernants veulent éviter l’obésité généralisée.
par Sophie Lacoste
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