Page 6 - Rebelle-Santé n° 215 - Extrait
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NUTRITHÉRAPIE
CELLULES SOUCHES CANCÉREUSES
Quand la science s’inspire de la Nature
pour combattre ces championnes de la résistance
Didier Le Bail
Dans son n° de mai 2018, Le Journal de l’Institut Curie a mis l’accent sur le phénomène de résistance aux traitements anticancéreux habituels que sont la chimiothérapie et la radiothérapie. Directeur d’unité de recherche à l’Institut Curie, le Dr Sergio Roman-Roman a résumé en quelques mots la difficulté à laquelle les chercheurs sont confrontés :
« Nous sommes partis d’un constat : malgré des traitements de plus en plus efficaces, certains cancers récidivent. L’explication réside très certainement dans l’hétérogénéité tumorale et le fait que certaines cellules tumorales résistent aux thérapies. »
Ces cellules, qui n’existent pourtant qu’en très Les CSC ayant résisté aux thérapies peuvent rester
petit nombre, ne sont autres que les cellules
souches cancéreuses ou CSC. Leur existence est connue depuis la fin des années 1990. Présentes à la fois dans les tumeurs solides et les leucémies, elles sont à l’origine de la formation des tumeurs, des mé- tastases et des récidives de cancer. Excusez du peu !
L’ARME DE LA LENTEUR
En raison de leurs propriétés comparables à celle des cellules souches, elles peuvent survivre aux traitements conventionnels. Leur secret ? La lenteur de leur cycle cellulaire. Les traitements conventionnels s’attaquent en effet aux cellules à division rapide et non à celles à division lente telles que les cellules souches saines... ou cancéreuses !
« endormies » pendant des mois ou des années, puis se réactiver et proliférer à nouveau, au risque de for- mer une nouvelle tumeur ou des métastases.
LE LABORATOIRE DE LA NATURE
Pour l’heure, l’industrie pharmaceutique a échoué à mettre au point des molécules capables de cibler effi- cacement les CSC. Du coup, de plus en plus de cher- cheurs explorent la piste des produits naturels. Une riche idée, si l’on considère ce chiffre incroyable re- levé dans une étude récente (1) : entre 1981 et 2006, 63 % des médicaments anticancéreux disponibles sur le marché provenaient de produits naturels, avaient été inspirés par des produits naturels ou synthétisés à par- tir d’un pharmacophore (2) naturel !
28 Rebelle-Santé N° 215


































































































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