Page 6 - Rebelle-Santé n° 220 - Extrait "déprime+fièvre"
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LE MOUVEMENT QUI SOIGNE
Anne Dufour
DÉPRIME : BOUGER, SURTOUT DEHORS !
Notre corps est conçu pour bouger. L’en empêcher, c’est le contraindre, le frustrer, le déprimer. La première chose à faire en cas de déprime : courir, pédaler, nager ou danser. Bougez, souriez !
S’il y a bien une chose que « soigne » le sport, c’est la déprime, et même la dépression légère à modérée. À l’inverse, contraindre son corps à la sédentarité est aussi néfaste que de mal dormir ou mal manger. C’est l’empêcher d’accéder à un besoin vital, fondamental. Nombre de personnes déprimées ne le se- raient pas si elles pratiquaient un sport. Il en découle que, en cas de « coup de mou », bouger est la première parade. La raison princi- pale : l’activité physique provoque la sécrétion de nombreuses hor- mones et de neurotransmetteurs apaisants, antidouleurs et stimu- lants, dont les célébrissimes endor- phines, les fameuses « hormones du bonheur ». Mais l’impact béné- fique du sport sur l’humeur va bien au-delà, et s’infiltre via de puis- sants ressorts. Par exemple, l’acti- vité physique est l’une des façons
MON CIRCUIT ANTI-DÉPRIME
de diversifier sa flore intestinale. Or, une flore pauvre est associée à davantage d’inflammation, de déprime et de troubles du compor- tement. Comme le dit ce proverbe asiatique : « Le sourire vient du ventre » !
Traditionnellement, novembre- décembre n’est pas la période la plus riante de l’année. Les jours sont courts, souvent gris, pluvieux, la lumière se fait rare. Ce manque de lumière est la raison n°1 des déprimes hivernales, celles qui poussent à dormir comme une marmotte et à manger beaucoup, beaucoup.
Au-delà, pour des raisons perso ou professionnelles, on peut être fatigué nerveusement, pas motivé, déprimé en un mot. Quoi qu’il en soit, le sport est l’une des meil- leures solutions anti-déprime, et la
nature aussi. L’idéal est de réunir les deux, et de marcher longue- ment dehors, sur les petits chemins de campagne, le long du rivage ou en montagne. Avec si possible des arbres autour, pour profiter au pas- sage de leur présence apaisante – ce n’est pas pour rien que les Japo- nais se plongent dans des bains de forêt quand rien ne va plus. Nom- breuses sont les études à relier la déprime et les troubles mentaux à un manque criant de nature dans son quotidien.
Concrètement, les sports d’endu- rance induisent la production de davantage d’endorphines, et une durée de 30 à 45 minutes semble idéale pour obtenir un confortable taux de cette hormone du bonheur. Autrement dit, mieux vaut courir tranquillement un peu longtemps que de faire du fractionné pendant 5 minutes !
1
La respiration calme : faire le vide
• Inspiration lente et profonde : 5 secondes
• Blocage respiratoire poumons pleins : 4 secondes
• Expiration lente et complète : 7 secondes
Répétez durant 2 minutes.
Partez pour 30 minutes d’exercice doux par jour, si possible dehors. Course à pied, marche rapide, marche nordique, vélo, paddle, marche dans l’eau de mer (avec une bonne combi, c’est gérable, même en hi- ver), danse, ou discipline au choix, du moment que le cardio s’élève suffisamment mais pas au point d’être essoufflé.
ET/OU
Adoptez le yoga au quotidien, ou en tout cas plusieurs fois par semaine. Selon les études, la pratique aide à mieux contrôler la respiration, les émotions, le rythme cardiaque, et quand tous ces paramètres sont équi- librés, l’humeur l’est aussi. En quelque sorte, le yoga « force » à ne pas être déprimé. Y compris pour contrer des déprimes marquées comme celles liées à la grossesse ou l’après-accouchement. Adoptez la petite routine simple pour démarrer (exercices 1, 2 et 3 qui suivent), étant entendu qu’une séance complète de yoga (avec un professeur ou une appli) sera prolongée, donc plus efficace.
22 Rebelle-Santé N° 220
Illustrations : Fasko


































































































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