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INFRASTRUCTURES
ÉNERGIE
En route vers l’indépendance énergétique et le photovoltaïque
Après avoir construit une centrale thermique en 2010, le pays s’est lancé dans l’édification d’un barrage hydroélectrique à la frontière béninoise. Les entreprises sont désormais alimentées en continu. Les villages ruraux, eux, s’équipent en panneaux photovoltaïques.
Le taux d’électrification passera de 26,5 % aujourd’hui à 40%en2018
L’accès à l’énergie pour les industriels s’est fortement amélioré au Togo. En octobre 2010, une centrale thermique
d’une capacité de 100 mégawatts (MW) a été inaugurée, permettant aux industries du pays de fonctionner sans se soucier de leur approvisionnement énergétique. Construite pour un investissement de 192 mil- lions de dollars dans le cadre d’une concession de vingt-cinq ans à l’entreprise américaine ContourGlobal, la centrale utilise du fuel lourd (HFO) répondant aux normes environnemen- tales de la Banque mondiale pour produire une électricité revendue à la Compagnie Énergie électrique du Togo (CEET).
La centrale n’a cependant pas encore atteint son plein régime. Le gaz naturel censé l’ali- menter via le gazoduc de l’Afrique de l’Ouest édifié par un consortium dirigé par Chevron n’arrive pas encore du Nigeria.
Un barrage à la frontière du Bénin
Jusque-là, l’essentiel de l’énergie consommée au Togo provenait du Ghana, État voisin et principal fournisseur d’électricité du pays. Mais Accra était sujet à des crises énergé- tiques récurrentes, et l’approvisionnement était erratique.
En partenariat avec le Bénin, lui aussi dépen- dant du Ghana, le Togo a donc décidé de
renforcer son indépendance énergétique. En décembre 2015, Lomé et Cotonou ont posé la première pierre du barrage hydroélectrique d’Adjarala. D’un coût de 266 milliards de F CFA, l’infrastructure, située sur le fleuve Mono, qui sert de frontière entre les deux États, a été financée par un prêt d’Eximbank of China. La puissance de l’ouvrage, dont la construction est prévue sur cinquante mois, sera de 147 MW.
Des aménagements piscicoles et agricoles en marge du barrage permettront la production d’environ 800 tonnes de poissons et l’irrigation de près de 40 000 hectares de terres dans les deux pays.
Un raccordement plus rapide
Le Togo a gagné plusieurs places au clas- sement « Doing Business » de la Banque mondiale : le nombre de démarches admi- nistratives et le délai d’attente pour obtenir le raccordement au réseau électrique ont été réduits. Un guichet unique a été mis en place pour regrouper les procédures, et les paiements se font désormais en un seul lieu. Il faudra néanmoins attendre l’arrivée du gaz naturel nigérian et la fin des travaux du barrage d’Adjarala pour espérer une baisse du coût de l’énergie encore élevé, comme sur le reste du continent.
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