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55 %
La part du secteur privé attendue dans le financement des agropôles.
P ilier de la relance du secteur agricole togolais, le Programme national d’in- vestissement agricole et de sécurité
alimentaire (PNIASA) s’est achevé en 2015. En cinq ans, il a permis de réduire fortement le taux de sous-alimentation du pays et d’amé- liorer l’organisation d’un secteur qui repré- sente près de 40 % du PIB. Financé par l’État et ses partenaires pour près de 600 milliards de F CFA, le Programme d’investissement agricole s’est révélé efficace.
Il reste cependant au Togo d’importants défis à relever. Notamment en matière de produc- tivité et de décaissement des financements.
Un programme
de 3 700 milliards de F CFA
Les autorités ont des ambitions élevées pour le secteur agricole, perçu comme « porteur de futurs projets de densification de l’activité économique », selon les mots du ministre de l’Agriculture, de l’Élevage et de l’Hydrau-
lique, Ouro-Koura Agadazi, en décembre 2015. Interrogé par les médias togolais, le ministre avait ajouté : « Il faut aller plus loin et plus vite ! »
Dans cette perspective, le gouvernement a entériné, en décembre 2015, le Plan straté- gique pour la transformation de l’agriculture au Togo à l’horizon 2030, baptisé PA-PSTAT 2030. Ce programme devrait disposer d’une enveloppe de 3 700 milliards de F CFA. Ce plan devrait notamment permettre le déve- loppement d’agropôles réunissant « en un seul endroit et sous une même organisation opé- rationnelle les potentialités agricoles d’une zone géographique ». Ces « agropôles seront couplés au développement d’infrastructures de soutien à des pôles de développement industriel ainsi qu’à des pôles de dévelop- pement de services », détaille le PA-STAT.
« La vision du gouvernement est de passer d’une agriculture familiale de subsistance à une agriculture commerciale », résume le ministre de l’Agriculture.
Des projets porteurs
Le gouvernement et ses partenaires espèrent que le secteur privé fournira près de 55 % des financements des agropôles. Il faut dire que les territoires où ces derniers seront implantés ont de sérieux atouts à faire valoir : les infras- tructures de base comme l’eau, l’énergie, les services financiers et les télécoms sont déjà présentes. En outre, ces zones sont situées près de centres de production et d’axes ➙
Des terres arables disponibles
Le Togo dispose d’une superficie de 3,4 millions d’hectares de terres agricoles et d’un potentiel de 185 000 hectares de bas-fonds irrigables dont seulement 29 000 hectares sont mis en valeur pour la production de riz.
Il dispose entre autres de près de 12 milliards de m3 d’eaux superficielles et de 9 milliards de m3 d’eaux souterraines par an. Les cultures vivrières occupent environ 41 % de ces terres, contre 4,5 % pour les cultures de rente (coton, café, cacao) et 30 % pour les cultures fourragères et
les pâturages, alors que
17 % sont recouverts par les forêts.
On estime à 37 % la partie des terres utilisables pouvant faire l’objet d’extension de cultures
ou d’intensification, soit environ 1 258 000 hectares. Si une grande partie
de ces terres sont morcelées, appartenant
aux communautés ou à des particuliers, l’exemple des pôles avicoles et agricoles en cours de réalisation
par le groupe Kalyan
(lire pp. 46-47) montre
que de tels projets sont parfaitement réalisables. n
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