Page 28 - TPE Prothèse Marylou, Mathis et Hugo
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Concernant la première hypothèse, nos résultats montrent que la dépense énergétique
d'Oscar Pistorius est plus faible de 4 à 7% en comparaison à celle d'autres athlètes, et plus
faible de 17% en comparaison à celle d'athlètes spécialistes du 400m. Toutefois, l'athlète
handicapé possède une dépense énergétique similaire à celle des athlètes valides. Il est
également important de noter que des athlètes valides de niveau mondial ont des dépenses
énergétiques inférieures à celle d'O. Pistorius et un athlète marathonien amputé des deux
jambes lui aussi possède une dépense énergétique supérieure de 19% à celle de Pistorius.
Sur la base d'un seul cas, il est donc très difficile de conclure définitivement sur le
bénéfice ou non des prothèses au niveau de la dépense énergétique.
Concernant la seconde hypothèse, les résultats indiquent qu'il n'existe aucune différence
entre Oscar Pistorius et les athlètes valides au niveau de l'endurance de sprint. Les
vitesses maximales des sprints diminuent en fonction de la durée de la même
manière que pour les athlètes valides. Cela montre que sans les phases de départ et
d'accélération, lors des phases de vitesse constante, la capacité à maintenir une vitesse est
la même pour Oscar Pistorius que pour des athlètes valides. Les départs plus lents d'Oscar
Pistorius dus à ses prothèses permettent peut-être d'expliquer les fins de course plus rapide.
Concernant la troisième hypothèse, les résultats montrent que les différences observées
sont dépendantes de la vitesse de course : à faible vitesse, les différences étaient
inexistantes ; à vitesse moyenne, elles étaient modérées ; et à vitesse élevée, elles étaient
importantes. Pour une vitesse maximale de 10 m·s , Oscar Pistorius a un temps de contact -1
au sol 14% plus long, une phase aérienne 34% plus courte, un temps pour replacer le
membre inférieur 21% plus court, une fréquence de foulée 16% plus élevée et une force
verticale 23% plus faible (Fig. 2). Un athlète équipée de deux prothèses applique donc une
force plus faible au sol mais plus longtemps et plus souvent qu'un athlète valide. Cette
compensation permet à O. Pistorius d'atteindre une vitesse maximale similaire à celle d'un
athlète valide sur tapis roulant.