Page 6 - La Gazette du Génie : L'effet papillon
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CULTURE ET LITTÉRATURE
A Sound of Thunder
Vous vous demandez quel rapport existe-t-il entre l’effet papillon et le tonnerre ? Eh bien, chers lecteurs, AUCUN, ou presque. Sachez que « A Sound of Thunder » est le titre d’une nouvelle de Ray Bradbury, « Un coup de Tonnerre » en français, de 1952, qui mêle voyages dans le temps et effet papillon, et voici ce que l’on en pense.
En bref, la nouvelle se déroule en 2055 où Eckels, le personnage principal souhaite retourner dans le passé afin de chasser un Tyrannosaure Rex. Pourquoi ? Et bien le texte ne le dit pas clairement, mais on suppose qu’il souhaite tuer ce dinosaure puisque chasser est son métier, et que c’est une bonne occasion de faire un Safari. Il part donc avec quatre autres personnes, dont un guide qui leur donne des instructions claires à respecter : il ne faut rien toucher, ni l’herbe, ni la terre, ni les arbres, et ne pas être en contact avec l’air. Des combinaisons stériles leur ont donc été données, et les « aventuriers » doivent marcher sur une plateforme située à deux mètres au-dessus du sol.
C’est ici que l’on peut voir la comparaison avec l’effet papillon : dans ses explications, le guide souligne clairement l’importance de chaque espèce du monde. On y retrouve de belles figures de styles de type cause-à-effet. En voici un extrait, que je trouvais pour ma part, fabuleux (en anglais comme en français) :
« A défaut de dix souris, un renard meurt. A défaut de dix renards, un lion meurt de faim. À défaut d'un lion, toutes sortes d'insectes, de vautours, de milliards de formes de vie sont jetées dans le chaos et la destruction. Finalement, tout se résume à ceci : Cinquante-neuf millions d'années plus tard, un homme des cavernes, un des douze du monde entier, va chasser le tigre à dents de sabre pour s’alimenter. Mais toi, mon ami, tu as marché sur tous les tigres de la région. En marchant sur une seule souris. »
Pendant leur voyage, Eckels, par accident, finit par sortir de la passerelle et marche sur la terre, emportant un peu de boue sur ses chaussures. Se faisant sermonné par les autres voyageurs, Eckels retourne dans la machine et revient dans le présent, en 2055. Cependant, quelque chose à changer : l’air ambiant n’a pas l’air d’être le même, et l’orthographe des mots non plus. Je dirais ainsi, à titre d’exemple, que « papillon » est devenu « papyom ». Vous êtes prêt pour la chute ? Et bien sachez que Eckels a accidentellement écrasé un PAPILLON lors de son voyage dans le temps, et que cela a provoqué de minimes changements. Il tenta de convaincre Travis, un des accompagnateurs, de retourner dans le passé. Mais ce dernier refuse. Travis lève son arme, tire et tue Eckels. L'histoire termine donc par les mots : « Il y eut un coup de tonnerre. » Fascinant non ?
La nouvelle laisse penser que des changements ont déjà eu lieu sur le présent à cause d’une erreur lors des voyages dans le temps. Travis cita qu’une vingtaine de personnes étaient déjà mortes dans ces voyages. On ne connait pas la cause de leur mort, mais cela laisse penser que ces aventuriers sont morts de la même façon qu’Eckels, et que le présent a déjà été altéré plusieurs fois.
Pour l’avoir lu en une trentaine de minutes, je vous conseille vivement de lire cette nouvelle si vous avez du temps à tuer ou si vous voyagez pendant assez longtemps.
Ce que je ne recommanderais pas, c’est le film. Pour être franche, l’histoire de Ray Bradbury est assez courte et résume parfaitement la situation et le message qu’il voulait faire passer. Un film d’à peu près deux heures est donc à mon avis inutile, ce dernier étant en plus noté 1,7/5 sur AlloCiné.
Sur ce, ne changez pas le passé chers lecteurs !
Couverture « A sound of Thunder » Source : goodreads.com