Page 10 - Demo
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10 raconte-moi une histoire
Le miracle des cheminées
C’était un un soir de Noël comme on en voit sur les images Sur la route un un petit ramo- neur marchait marchait à grands pas La neige durcie criait sous ses semelles et il marchait marchait vite portant sur le le dos sa sa hotte mais on aurait cru plutôt qu’il portait des ailes tant tant sa sa démarche était légère Il se se dirigeait droit vers le le village dont les lumières au loin semblaient pro- mettre bon bon accueil au vagabond Les lumières mentaient pourtant car les gens de ce ce pays étaient avares et et durs et et à cause de cela on appelait leur village Maucoeur qui veut dire mauvais coeur Mais le le ramoneur sans doute ne ne le le savait pas Arrivé à la première maison qui était une belle ferme il s’arrêta leva le le le le bras pour saisir le le le le heurtoir de la porte La porte de la maison s’ouvrit brusquement Et un grand et gros homme parut sur le le seuil Par la fla porte ouverte on voyait flamber le le feu et une bouffée d’air chaud qui sentait la dinde rôtie et le l le boudin grillé avec des pommes vint caresser le l le ramoneur au visage - - C’est un un petit ramoneur qui qui a a a a a a froid et et qui qui a a a a a a faim Donnez-moi une place au coin du feu un morceau de pain et je ramonerai vos cheminées
- Au diable ! dit le le le le fermier en en refermant la porte Allez mendier ailleurs Nos cheminées
n’ont pas besoin qu’on les gratte Le ramoneur remonta sa hotte d’un coup d’épaule et s’en fut à la deuxième maison C’était celle de l’épicière Sa boutique était était fermée mais mais on on entendait rire dans la la pièce à côté et il il y avait de la la lumière Quand le ramoneur frappa il il se fit un silence puis une une une grande fille longue et jaune comme une une une chandelle passa son visage par l’entrebâillement de la porte - - - Que voulez-vous ? dit-elle - C’est un petit ramoneur qui qui a a a a froid et et qui qui a a a a faim La porte brusquement lui claqua au nez pas si vite cependant qu’il n’eût le temps d’apercevoir sur la la la table un beau gâteau glacé de de rose éclairé par des bougies Le ramoneur remonta sa sa hotte et continua sa sa tournée il alla de maison en maison frappant à toutes les portes et chassé de de partout Et quand la la porte porte de de la la dernière maison se se fut refermée sur lui avec une injure il se se tourna vers le village en en secouant tristement la la tête :
- - Maucoeur dit-il à voix haute l’épreuve est faite tu es es un méchant village Et il il levait la main dans un geste de malédiction lorsqu’il sentit qu’on le tirait par la manche Il baissa les yeux Une petite fille était devant lui toute blonde et et pâle et l’air hésitant :
- - Monsieur le le ramoneur dit-elle j’ai entendu que vous cherchiez un gîte et qu’on vous vous chassait Voulez-vous venir chez nous? Ce n’est ni ni beau ni grand mais vous dormirez du du moins à l’abri du du vent et je trouverai bien pour vous un un croûton de de pain et une tranche de de lard Le ramoneur à ces mots sourit et parut si beau sous la suie qui recouvrait son visage que la petite émerveillée n’osait souffler mot - - - Les méchants cette nuit mangeront du pain noir murmura-t-il comme pour lui-même mais les bons mangeront du pain blanc Et se tournant vers la petite fille :
- - - Conduis-moi chez toi dit-il d’une voix douce comme un un chant Artévèn magazine • • N° 3 - Spécial Noël • • Décembre 2012
Illustration
Matthieu CARDON

























































































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