Page 31 - MAGAZINE MARS 2022
P. 31

GINETTE BERTHIAUME


















                                                                                                                                  E



                                                                                   SOUFFRANCE

                                                                       Je souffre du feu consumant la forêt.                      R
                                                                      Je vie du bourgeon éclaté du printemps.
                                                                        Je pleure les cendres de la grange,
                                                                              les bestiaux prisonniers.                           È
                                                                   Je ris des sauts du veau qui découvre le pré.

                                                                                              p


                                                                                                l

                                                                                                  s
                                                                                                   t

                                                                                                a




                                                                                           l



                                                                                          î

                                                                                           e





                                                                                            s

















                                                                                                     u

                                                                                                    q

                                                                                                   i






                                                                                                       e

                                                                                                        s
                                                                              e






                                                                                r
                                                                                 a











                                                                             Je rage des îles plastiques
                                                                             J





                                                                                     d





                                                                                       e



                                                                                        s


                                                                                  g










                                                                                   e

                                                                           étranglant les tortues marines.                        M
                                                                       Je m’émeu du rire joyeux des enfants.
                                                                 Je m’effondre devant les tours du 11 septembre.
                                                                  Je me relève dans l’espoir d’un avenir meilleur.                É
                                                                Je crie d’impuissance de l’hécatombe de la Covid.
                                                                      Je prône le respect des cheveux blancs.

                                                                                   r
                                                                                    s
                                                                                     q

                                                                                 l
                                                                                  o
                                                                                          l
                                                                                          a

                                                                                       u
                                                                                        e

                                                                               e

                                                                       m
                                                                         ’
                                                                    Je m’incline lorsque la nature se déchaîne.                   H
                                                                    J
                                                                     e
                                                                             l
                                                                              i
                                                                              n
                                                                          i
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                                                                            c
                                                                                            n
                                                                                                u

                                                                                               t
                                                                                                       d
                                                                                                     e
                                                                                                  e

                                                                                                 r
                                                                                                    s
                                                                                                        é
                                                                                                              n
                                                                                                              î
                                                                                                                 .
                                                                                                                e
                                                                                              a
                                                                                                          c
                                                                                                           h
                                                                                                            a
                                                                   J’admire les beautés que la nature nous offre.
                                                                             La souffrance est toujours.
                                                                                 La mort inévitable.
                                                                              Le bonheur est possible.
                                                                              L’amour est inépuisable.                            I P
                                                                                La vie est éphémère.
                                                                                                    .
                                                                                         t
                                                                                               u
                                                                                        r
                                                                                                c
                                                                                       o

                                                                                             f

                                                                                           a
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                                                                                             a
                                                                                 L
                                                                                   a
                                                                                                   e
                                                                                 La mort la fauche.
                                                                                                 h

                                                                                     m
                                                                                La vie est naissance.                             VEÉ
                                                                                   La mort aussi.
                                                                                 La vie est lumière.
                                                                                   La mort aussi.
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