Page 19 - VECTEUR MAGAZINE 4 - Décembre 2020
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mythologie est sans cesse revisitée et étoffée au fil des incontestablement. Je pense que l’absence de nappes
années, par des réalisateurs, des conteurs, des sur ce nouvel album nous permet d’investir des
créateurs de jeux, des écrivains... et des groupes de morceaux plus « rentre-dedans », d’aborder un son
metal ! plus massif et de privilégier davantage l’efficacité.
Aujourd’hui, on assiste à une multiplicité de signaux
d’alerte... Incendies un peu partout dans le monde - La crise du coronavirus impose d’innover pour tenter
Australie, Grèce, Suède, États-Unis, Europe - de garder le lien avec son public. Le stream est un
inondations suivies de canicules - érosion-disparition moyen effectivement. Pour nous, groupe de scène
de la biodiversité - records de températures ici et avant tout, et où la réponse et l’énergie du public sont
ailleurs - acidification des océans - recrudescence de essentielles, le gadget est forcément un peu étriqué et
phénomènes météorologiques extrêmes, etc. frustrant... mais on y réfléchit. On potasse le truc
D’ailleurs, cette pandémie qui nous touche tous est l’un ouais...
de ses signaux.
Clairement, le film catastrophe est là, sous nos yeux et
le bruit du tic tac devient de plus en plus assourdissant. Situation dégradée, report, annulation ... Depuis des
mois, la sinistrose culturelle se répète inlassablement.
Alors notre album pose cette question : pourquoi, Le spectacle vivant tout entier est plongé dans
rationnellement, n’y a-t-il pas davantage de l’incertitude... pour sa propre survie ! Je dois t’avouer
mobilisation générale contre ces phénomènes et pour que les réponses politiques de l’Elysée et du ministère
le climat ? Pourquoi ne réagissons-nous pas ? Pourquoi de la culture ne me rassurent pas vraiment... Alors
ce déni ?
j’espère simplement que dès ce truc sera derrière
Decline, sans être un véritable concept-album, décrit nous - si ce truc s’arrête de galoper un jour - nous
une sorte de récit collapsologique. Il décrit le contexte, aurons le réflexe de nous débunkeriser pour ressortir
puis les conséquences de notre inaction. Notre monde dans les salles, dans les clubs, voir des groupes,...
s’effondre de manière invisible - nous ne réagissons pas bref soutenir tout ce qui fait vivre la scène. Et merci à
- et cet album tente de mettre en récit cette chute vous pour cet interview !
annoncée, le storytelling de notre propre effondrement.
[Interview réalisée
par Jérémie BENNARD]
Après d’innombrables démos, 5 albums, plusieurs
tournées, plus de 20 d’existence et des centaines de
concerts, je crois que oui, on peut dignement affirmer
qu’Embryonic Cells est bien une entité réelle...
Aujourd’hui, et plus que jamais, je suis extrêmement
positif et motivé au sujet d’Embryonic Cells, car
l’appétit de se produire, de défendre nos titres sur
scène et l’envie de proposer de nouveaux albums n’ont
jamais été aussi forts !
En fait, pour être tout à fait honnête, nous nous sentons
encore comme un jeune groupe qui a tout à prouver... EMBRYONIC CELLS
mais avec l’expérience en plus ! [Black / Death]
« Decline »
25/09/2020
MusikÖ Eye
Line-up
Plus de 13 années, c’est le temps passé par Pierre au
sein d’Embryonic Cells. Alors bien sûr que son absence Maxime Beaulieu : Chant
marque un tournant - surtout que celui-ci était plutôt Djo Lemay : Batterie Crédit : DR MusikÖ Eye
impliqué dans le processus créatif. Mais le riffing Fred Fantoni : Basse
d’Embryonic Cells reste le riffing d’Embryonic Cells.
Ce nouvel album, à mon sens, en atteste
VECTEUR MAGAZINE – NOVEMBRE 2020
incontestablement. Je pense que l’absence de nappes PAGE 19
sur ce nouvel album nous permet d’investir des
Huitième album et second volet de