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Marantz a jugé bon d’ajouter un branchement non balancé per- mettant l’accès direct aux amplificateurs de puissance, mais au- cune sortie préamplificatrice, ce qui, je dois l’admettre, m’agace un peu de la part d’un appareil totalement analogique qui, selon moi, se doit d’avoir ce type de sortie stéréophonique variable.
Alors vous l’aurez compris, c’est sur le lecteur SA-10 que se trouvent les convertisseurs audionumériques avec les entrées typiques, soit RCA coaxiale, fibre optique, USB type B commun et USB type A destinées aux clés ou aux disques durs alimentés par les 5 volts du port. Ce que l’on voit moins dans l’industrie, et qui est néanmoins sur le SA-10, est la section de sorties numériques directes sur interfaces coaxiale et optique. Pour ce qui est des fichiers décodés, le SA-10 est plutôt complet avec une compati- bilité PCM/DXD jusqu’à 32 bits/384 kHz sans oublier le DSD en 2.8, 5.6 et même 11.2 Mhz.
Bien sûr il y a les sorties analogiques, dont une paire balan- cée avec connecteurs XLR et l’autre paire avec les traditionnels connecteurs RCA. Le PM-10 est un amplificateur à topologie Dual Mono, complètement balancée à l’interne.
Quant à sa puissance, le PM-10 est un amplificateur de type SMPS (Switch-mode Power Supply) dont le module d’amplifi- cation a été complètement redessiné. L’entreprise a conçu sa propre alternative, sous la forme d’un module amplificateur miniature entièrement constitué de composants discrets. La nouvelle mouture est nommée HDAM pour Hyper Dynamic Amp Module. Même si, dans les faits, j’en ai un, aucune mention classe D n’est indiquée dans les spécifications techniques. Mon idée sur ce sujet est que Marantz a décidé de s’éloigner des termes plus communs, et je comprends. J’ai été témoin de telle- ment d’améliorations techniques de cette technologie dans les dernières années que tout le monde pourrait y aller de sa propre appellation. Surtout que la réputation de ce type d’amplification, pour les audiophiles, est souvent non justifiée et le changement prend trop de temps. Le monde de l’audio est très traditionnel et les mentalités sont difficiles à changer. Pour tout dire, j’aurais probablement fait la même chose que Marantz.
Marantz utilise deux amplificateurs par haut-parleur, ce qui est déjà assez atypique. La société est un peu avare sur la façon de travailler ces deux amplis par sortie, mais disons seu- lement qu’un des amplis semble être utilisé lors de la poussée
des transducteurs et l’autre à la tire ou au rapatriement de la mécanique à la position initiale. Ce qui laisse entrevoir un ampli- ficateur rapide qui est en contrôle complet en ce qui a trait au message musical. En tout cas, sur papier, ces amplificateurs ne semblent pas manquer de puissance indiquant un solide 200 W à 8 ohms et 400 W à 4 ohms.
Même si à mon goût, le design extérieur ne se distingue pas suffisamment des autres séries du fabricant, je dois avouer que voilà un ensemble de spécifications physiques et de matériaux prometteur. Le but ultime de l’exercice est de le confronter à la musique afin de savoir où Marantz en est quant à la reproduc- tion audio.
Place à la musique
Par défaut, et dû à la nature du lecteur SA-10 et de sa méca- nique, je me dois de vérifier ses aptitudes à lire les disques SA / CD de ma collection. Pour cet article, j’ai retenu l’album Consequence of Chaos du célèbre guitariste Al Di Meola. Sur la pièce Tao, ce qui m’accroche en premier est le mordant des guitares en début de pièce. On entend littéralement le grattement des médiators sur les cordes de la guitare électrique placée au centre droit et sur celles de la guitare acoustique, placée un peu plus à gauche. Les caisses des instruments à cordes acoustiques possèdent une bonne dose de corps, et le système me permet de profiter de cette belle richesse profonde.
Au début de la pièce Black Pearls, j’ai, encore une fois, droit à cette précision sur l’attaque et sur l’enveloppe en général de cette guitare sur mon enceinte de gauche. Ensuite, viennent les percussions, à droite, qui frappent solidement et dont les im- pacts sont reproduits de façon nette et franche.
J’adore la batterie jazz, surtout sur les enregistrements mo- dernes, et ce, pour plusieurs raisons. Mis à part les techniques classiques de prises de son, type Close Miking qui se sont raffi- nées, je trouve que la qualité générale des instruments à per- cussion a énormément à voir avec le résultat final. Il reste la performance du batteur. En jazz, l’expression artistique du per- cussionniste passe en grande partie par le contrôle des vélocités et la gestion de son propre volume.
BANC D’ESSAI STÉRÉOPHONIE
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