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SOCIETE







                                       LA REVOLUTION DES OEILLETS



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                                                                conjurés s'assurèrent la neutralité bienveil-

                                                                lante du plus titré des généraux portugais,
                                                                Antonio Spínola, ancien gouverneur de Gui-

                                                                née-Bissau, limogée le 14 mars. L'insurrec-

                                                                tion fut déclenchée le 25 avril 1974 à 0 h 30.
                                                                Le signe de ralliement des conjurés était un
             La révolution des œillets                          œillet rouge, fixé à la boutonnière, qui devint


                                                                le symbole de cette révolution.
         Au Portugal, en 1974, la révolution des œil-
                                                                             Un système en crise
         lets abolit, sans effusion de sang, le régime
                                                                À la suite du coup d'État militaire du 28 mai
         de l ’ Estado Novo   de Marcelo Caetano, suc-
                                                                1926, une dictature militaire a été établie au
         cesseur de Salazar, mort en 1970. Le Portu-            Portugal qui culminera à l'élection présiden-

         gal était alors un pays aux structures archaï-         tielle d'Oscar Carmona en 1928. C'est au

         ques, doté d'une puissante police politi-              cours du mandat présidentiel de Carmona

         que : la PIDE et refusant d'accorder l'indé-           que la Constitution de 1933 a été rédigée et
                                                                un nouveau régime autoritaire l'Estado Novo.
         pendance à ses colonies. Or, au sein même
                                                                Pendant l'Estado Novo, le Portugal a tou-
         des forces armées, grandissait un sentiment
                                                                jours été considéré comme un pays dirigé
         de contestations. Nombre d'officiers engagés
                                                                par une dictature par opposition au régime,
         à partir du début des années 1960 contre les           par des observateurs étrangers et même par

         rebelles angolais, guinéens et mozambicains            les propres dirigeants du régime. Économiste

         jugeaient impossible de gagner ces guerres             de formation, Antonio de Oliveira Salazar en-

         coloniales, l'idée de restaurer la démocratie          tre dans la vie politique en tant que ministre
                                                                des Finances avec le soutien du président
         au Portugal gagne du terrain. Certains de
                                                                Óscar Carmona, après le coup d'État du 28
         ces officiers mirent alors sur pied une organi-
                                                                mai 1926. Les militaires du régime se consi-
         sation secrète, le Mouvement des forces ar-
                                                                déraient comme les gardiens de la nation à
         mées : MFA, dont le but était de rétablir la           la suite de l'instable Première République,


         démocratie et non de fomenter un coup                  mais ils ignoraient les solutions pour redres-
         d'État puisqu'il ne s'agissait pas de remplacer        ser le pays. En un an, Salazar équilibra
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