Page 78 - Language is an Intangible Bridge
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 Lorsque je pense à « la langue est un pont intangible », je pense à la façon dont la langue s’articule de telle sorte que « traverser » ressemble davantage au fait de rester ouvert aux vagues qui clarifient les mots eux-mêmes et nous amène à jouer le jeu.
Parcequ’il est irrésistible d’entrer, d’être accueilli en relation
les uns avec les autres. Peut-être que ce langage incomplet et son impossibilité de sceller l’accord entre vous et moi, est notre potentiel.
Je pense toujours à la façon dont mon enfant m’a appris à revenir à la langue lorsqu’il apprenait à parler. Entrer dans la langue.
Tout est corps, désir, plaisir et fureur. Je regarde ce moment où la séparation entre le sens, le son et la parole devient visible. Cela m’a rappelé qu’il y a tellement d’ouvertures et vraiment simplement, de l’incarnation du soi-disant immatériel, chose qui est loin d’être simple. Un bon “reality check”, humble et glorieux, nous pointe vers une sorte d’évasion. Et cela rend les choses beaucoup plus amusantes.
Traduction et traduction erronée, traduction en tant que pratique interdisciplinaire :
Je pense que la traduction et l’erreur de traduction sont toutes deux indicatives d’un espace dans la mesure où les deux sont
une ouverture d’espace. Quand je dis espace je veux parler de la différence en tant que telle, un gap, une ouverture. Je considère l’erreur de traduction comme une erreur et j’aime l’erreur. Dans
un cours sur Heidegger, il me semblait tout à coup clair que l’être (dasein) se trouve dans l’erreur (où est l’erreur même?) Ouf, je ne serais pas en mesure d’expliquer cela maintenant, mais cela avait à voir avec la langue, la différence et les ouvertures. Les erreurs de prononciation et les malentendus peuvent vous faire rire de vous- même. Il semble y avoir quelque chose de primordial là-dedans.
Hanako Hoshimi-Caines Brèves conférences

























































































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