Page 135 - Desastre Toxicomanie
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Le désastre des toxicomanies en France             L'irrésistible ascension de la cocaïne



                   L’ampleur du trafic

                      Dans les années 1900, aux USA, une première grande vague
                   contaminatrice  se répandit. Elle  fut stoppée par « l’Harrison
                   Narcotic  Act  » (1920) qui  réprima  strictement  la  cocaïne,  au
                   point de l’éradiquer (ou presque) dans les années 50. Autour des
                   années 1980, la cocaïne a refait surface aux USA, en provenance
                   de la Colombie, du Pérou, de la Bolivie et de l’Equateur. Elle est
                   apparue en France près de dix ans plus tard ; elle était alors rare et
                   chère ; c’était la « drogue du show-biz ».
                      La cocaïne parvient aux USA par le Mexique et en Europe par
                   l’Afrique, diffusant alors en direction de l’Espagne et du Portugal.
                   L’ingéniosité déployée pour sa diffusion est sans limite (certains
                   l’avalent dans des préservatifs où les hébergent dans leur rectum
                   (gare alors à la rupture !)
                      Depuis les années  2000, elle  diffuse à  toutes  les couches
                   sociales, du fait : de la chute des prix, (ainsi le « crack » coûte
                   environ 60 € le gramme) ; de l’offre qui double en Europe, du
                   fait d’une production accrue et d’une plus grande étanchéité de
                   la frontière mexicaine réduisant sa diffusion vers l’Amérique du
                   Nord ; et, encore, de l’évolution d’une société de plus en plus
                   vulnérable aux toxicomanies (mode éducatif, manque d’éducation,
                   richesse, relativisme, nihilisme...).
                      Alors qu’en 2003 on dénombrait en France 150.000 usagers
                   occasionnels de cocaïne, deux ans plus tard ce chiffre passait à
                   250.000 ; témoin d’une inquiétante progression.
                      La cocaïnomanie sévit principalement dans la tranche des 25-
                   35 ans ; après l’initiation au tabac, à l’alcool, au cannabis, auxquels
                   elle est fréquemment associée.
                      Le chlorhydrate, le plus cher, est très souvent dilué par d’autres
                   substances ; il est surtout prisé (« sniffé »), assez peu injecté (voie
                   intra-veineuse) et moins encore ingéré.
                      La cocaïne base (le « crack » ou « free base ») est inhalée/
                   fumée. Son pouvoir addictif est encore plus important que celui
                   du chlorhydrate.
                      Les polytoxicomanies  deviennent  très communes ;
                   l’association à l’héroïne (« speedball ») est effectuée dans le but
                   d’atténuer les affres de la phase de « descente », du « crash »,


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