Page 153 - Desastre Toxicomanie
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Le désastre des toxicomanies en France L'amphétamine et les amphétaminiques
Shulgin), avant d’apparaître dans les boites de nuit des Baléares
(Ibiza, Majorque), dans les années 1980. Depuis lors elle a envahi
les soirées européennes, dont les « raves parties ».
L’ecstasy ajoute aux propriétés de la méthamphétamine sur
les transmissions catécholaminergiques (dopaminergiques et
noradrénergiques), la capacité d’induire une intense libération de
sérotonine, par un mécanisme similaire à celui qui préside à ses
effets libérateurs de dopamine et de noradrénaline. La MDMA
entre dans les neurones sérotonergiques par le transporteur de la
sérotonine (5HTT).
L’ecstasy satisfait à beaucoup des paramètres permettant
de caractériser une drogue. Elle suscite, en particulier, une
dépendance psychique, une dépendance physique, une tolérance,
une psychotoxicité, une neurotoxicité. Elle manifeste de plus, en
aigu, une toxicité bien caractérisée.
Elle est consommée par voie orale. Survient alors la destruction
d’une certaine fraction de la dose résorbée par l’intestin au cours de
la traversée du foie qui précède son arrivée dans le sang circulant
(« effet de premier passage hépatique »). Cette destruction
s’observe jusqu’à une certaine dose, qui diffère d’un sujet à l’autre.
En d’autres termes, jusqu’à une dose de l’ordre de 50 mg, toute
la MDMA qui traverse le foie est détruite. Ce n’est que lorsque
les capacités d’inactivation du foie sont saturées que l’ecstasy
apparaît dans le torrent circulatoire (puis dans le cerveau), à une
concentration qui devient alors proportionnelle à la dose ingérée.
Le principal système enzymatique du foie impliqué dans cette
inactivation est le Cytochrome P du type 2D . D’une façon
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génétiquement conditionnée, son niveau d’activité est bas chez
10 % des individus qui, de ce fait, sont sensibles à la MDMA, dès
ses faibles doses, puisque le foie la laisse passer facilement dans
le sang.
Les effets recherchés par les consommateurs d’ecstasy sont liés :
- à l’intensification de leurs transmissions dopaminergiques :
mobilisation d’énergie, qui décuple les performances du danseur
endiablé ; psychostimulation, sensation de toute puissance, de
bien-être, de plaisir ;
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