Page 62 - Desastre Toxicomanie
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Le désastre des toxicomanies en France Le tabac sans enfumage
Il se fixe au pigment sanguin (l’hémoglobine) et perturbe ainsi sa
fonction de transport de l’oxygène, depuis les poumons (où il est
apporté par la respiration) jusqu’aux tissus (qui le consomment).
Chez une femme enceinte qui fume, ce CO est particulièrement
dommageable pour le fœtus.
La nicotine est l’élément addictif du tabac. Elle stimule
des récepteurs de l’acétylcholine du type nicotinique. Ces
récepteurs sont le relais entre le protoneurone du système
nerveux autonome (neurone préganglionnaire cholinergique,
qui émane de la moelle épinière) et le deutoneurone (neurone
postganglionnaire, de nature cholinergique pour le système
parasympathique et noradrénergique pour le système
orthosympathique). En activant le neurone noradrénergique
orthosympathique, la nicotine accroît la libération de
noradrénaline, qui stimule les récepteurs alpha adrénergiques
1
(ɑ ) associés aux fibres musculaires lisses de la paroi des artères ;
1
ce qui induit leur contraction, donc une vasoconstriction et,
partant, la diminution du débit sanguin. Ce phénomène, au niveau
des membres inférieurs, contribue à l’artérite déjà évoquée.
Parmi ses autres expressions toxiques, notons : une aggravation
de la très commune hypertension artérielle ; des troubles de
l’érection chez l’homme ; une baisse de la fécondité masculine
et féminine. Chez des femmes fumeuses, quand advient une
grossesse, une sur trois s’avère incapable d’arrêter son tabagisme ;
avec diverses conséquences, dont une plus grande fréquence
de grossesses extra-utérines ; de fausses couches ; avec une
abréviation de la durée de la grossesse et une hypotrophie du
nouveau-né, plus marquée que ne le laisserait attendre la seule
prématurité (-200 g en moyenne) ; avec un accroissement du
risque d’hématome rétroplacentaire. Il a été constaté, chez les
bébés issus de mères ayant fumé pendant leur grossesse, un retard
de leur développement psychomoteur . Il a été rapporté une plus
grande fréquence d’hyperactivité avec déficit de l’attention chez
l’enfant et l’adolescent. D’autres anomalies ont été décrites,
mais leur lien de causalité avec le tabac n’est pas (encore ?)
formellement démontré.
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