Page 3 - Recueil nouvelles fantastiques 2nde C

e quittai Paris pour le Finistère après une

longue période sans écrire, afin d’y
J retrouver le calme de la campagne

profonde et l’inspiration. Le soleil brillait au-dessus
des champs dorés de blé et je savourais enfin la vie

rurale après un peu moins d’une semaine passée à
l’extrémité de la péninsule bretonne. Je m’attendais

cependant à ce que le temps varie après quelques
jours dans cette partie de la France.

Au bout de la huitième journée, l’inactivité
commençait à peser sur mon moral et je décidai donc

de prévoir une promenade pour le lendemain. La
nuit fut rude. Le vent commençait à se lever et les

premières gouttes de pluie se heurtaient aux fenêtres
de ma petite maison du littoral. Je n’en fus pas

découragé pour autant et, malgré le tonnerre et les
nuages menaçants au loin, je passai le seuil de ma

porte et me mis en route vers la forêt la plus proche.
Je suivis la route de terre et d’herbe écrasée par le

passage des bovins qui passaient chaque matin
devant chez moi et arrivai ensuite à une bifurcation

vers un petit sentier s’enfonçant dans la forêt. Les
nuages cachaient la lumière du soleil et j’étais

incapable de deviner l’heure qu’il était. Je

m’enfonçai dans la chênaie en essayant de
m’imprégner au mieux des formes et couleurs
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