Page 10 - WWF Pour un urbanisme durable
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Pourquoi lutter contre l’étalement urbain ?
Le rêve de la maison avec son grand jardin
Longtemps symbole de réussite, vivre en pavillon représente aujourd’hui une certaine normalité sociale.
La maison individuelle avec son grand jardin s’est installée dans l’imaginaire collectif en réaction au traumatisme des grands ensembles qui ont véhiculé dès les années 1980 une image négative de l’habitat collectif, associé à l’entassement, l’anonymat, l’insécurité, la pollution...
Pourtant l’habitat collectif peut séduire : les exemples les plus évidents sont les immeubles haussmanniens.
Le rêve de la maison avec jardin a su s’imposer comme une réponse unique aux attentes des Français ; elle représente :
q un lieu à soi qui permet d’affirmer son identité dans une société vécue comme anonyme et peu valorisante. Choisir sa maison, son plan et sa décoration permet de « marquer son chez soi » de son empreinte,
q un jardin, espace extérieur à soi qui rapproche d’une nature idéalisée et permet de se réunir en famille, d’étendre son linge et de jardiner ; c’est aussi un moyen d’assurer la sécurité des enfants qui peuvent jouer dans un périmètre fermé et contrôlé,
q et un lieu isolé au milieu de sa parcelle qui donne calme et tranquillité et protège l’intimité de la famille.
Depuis 1997, les 2/3 des logements construits sont des maisons individuelles, réalisées isolément
ou groupées sous forme de lotissements. Elles représentent plus de la moitié des logements en France (57% selon l’INSEE), avec pour la moitié d’entre elles un jardin d’au moins 600 m2. De fait, 97,5% du foncier consacré à l’habitat est consommé par les maisons individuelles, et particulièrement celles construites dans le diffus.
La maison, un accès à la propriété pour tous
Les sondages d’opinion confirment le plébiscite des Français pour la maison individuelle. Ce phénomène s’explique notamment par l’aspiration des Français à devenir propriétaires. Acheter son logement est préférable à leurs yeux au versement d’un loyer, et constitue un placement valorisable et sécurisant dans la perspective de la retraite. Or, de par son coût relativement bas, le pavillon en périphérie constitue l’accès privilégié à la propriété pour les classes moyennes, et ce depuis les années 1970. Aujourd’hui, en pleine crise
du logement, il constitue même le moyen quasi unique de trouver un logement pour les ménages modestes.
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