Page 38 - Milano
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 Il était encore tôt ce matin-là et comme à
son habitude, Yaven, avait pris le temps avec la douceur qu’on lui connaît de réveiller un à un sa vaillante petite troupe. Ce coquin Jérif tentait tant bien que mal de ne pas faire partie de cette belle cordée matinale, mais rien n’y faisait, ma grand-sœur veillait au grain ! Une fois débarbouillés, nous descendîmes à vive allure dans notre repère favori où une odeur aussi agréable que troublante nous commandait de tout finir, une senteur venue d’ailleurs dont les partitions culinaires n’appartenaient qu’à Yaven. Le temps semblait suspendu, comme une image indélébile et immuable persistant aux épreuves de la vie et des hommes. J’aimais ces moments où les mots n’avaient pas lieu d’être, les regards malicieux et les sourires espiègles nous suffisaient bien
tous.
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