Page 39 - Milano
P. 39
Ces incartades enfantines nous comblaient de bonheur et pas un jour ne passait sans que ces instants privilégiés ne reviennent nous rappeler qui nous étions : le tribu BROUCHKINE !
Après ces régals matinaux, nous remontions tous remontés nous parer de nos habits d’écoliers.
Je me rappelle de ce fameux jour où la sonnerie de la porte d’entrée retentit, glaçant le paisible silence des lieux et de ces occupants. Je me souviens m’être mis à jubiler par la seule pensée d’un retour avancé et je m’étais pressé d’enfiler mon uniforme pour être sûr d’être le premier accueillant. Je m’étais précipité à la porte avec mon plus beau sourire. En ouvrant la porte, quelle ne fût ma déception de ne voir que Monsieur Chapelier toutes dents dehors me tendre une enveloppe blanche couleur lait aussi grande que pesante. Il prit aussitôt congé de moi, me laissant à mes douces rêveries et à ma mélancolie qui n’avaient guère trouvées grâce à ses yeux.