Page 47 - Milano
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J’avais l’impression qu’elle me permettait de réaliser malgré moi l’inconcevable, de faire jour cette réalité que je tentai de dissimuler maladroitement. Elle m’a accompagné durant ce cheminement indispensable vers ce que beaucoup nomment l’acceptation. Je m’y suis épanché, vidant ce trop plein d’émotions qui s’était accumulé en fil du temps, me vidant de ce qui faisait de moi ce jeune garçon épanoui et plein de vie. Je l’ai malmenée, raturée et tant de fois elle s’est retrouvée à la poubelle ! Mais sans que je ne sache pourquoi, ma main n’écoutait qu’elle la reprenait me permettant ainsi d’écrire encore et encore. Plus je noircissais les feuilles par mes mots et mes ratures et plus mon cœur devenait léger, reprenait son rythme de croisière ? Mon pauvre cœur torturé semblait s’éloigner peu à peu de cette tempête qu’il traversait depuis déjà trop longtemps. J’avais l’impression qu’elle me permettait de réaliser malgré moi l’inconcevable, de faire jour cette réalité que je tentai de dissimuler maladroitement.