Page 19 - Milano
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J’avais beau me dissimuler sous mes deux oreillers, rien n’y faisait, il chantait de plus belle comme s’il était missionné par je ne sais qui pour me tirer de mon lit aux aurores. Il ne s’arrêtait que lorsqu’il irrité par tant de brouhaha, j’allais à la fenêtre lui faire part de mon mécontentement. Pire encore, il se pavanait presque sous mes yeux l’air de me dire qu’il ne tirait sa révérence qu’avec le soin et la lenteur qu’il avait décidé, ne m’en déplaise ou non. Quand ce cher Monsieur coq daignait enfin prendre congé, je regagnais mes draps mais je ne pouvais plus m’endormir et je reprenais donc là où je m’étais arrêté la veille. Je tentais de trouver des réponses à mes questionnements, mais rien n’y faisait, d’autres interrogations venaient sans cesse me tirailler inexorablement.
J’aimais ces instants de silence où je pouvais me parler à moi-même, où je pouvais entendre la nature et surtout le silence qui lorsqu’on l’écoute, a tant à nous apprendre.