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FICHE 07



                                                                                                                  LE CADRE DU MÉTIER








                    RESPECT DE L’INTIMITÉ ET DE LA VIE PRIVÉE
                                                                         DE LA PERSONNE




               1. RESPECT DE L’INTIMITÉ

               On peut s’interroger sur l’utilité de discuter de pudeur, de décence, d’intimité au
               sujet de personnes qui, pour les plus dépendantes, ont perdu toute autonomie de
               mouvement, voire une partie de leur esprit.
               La toilette de la personne est un moment particulièrement sensible. Elle
               exige que vous soyez extrêmement attentif à ne pas provoquer de gêne :
               - d’elle vis-à-vis de vous, comme lors d’une toilette intime ;
               -  d’elle vis-à-vis d’autres personnes éventuellement présentes sur les lieux, si vous ne
                vous isolez pas du regard d’autrui, par exemple.
               L’intimité est étroitement liée au corps de la personne. Beaucoup de personnes
               auprès desquelles vous allez intervenir sont dépendantes.
               La nudité tient une place importante dans les situations qui peuvent provoquer
               de la gêne et un sentiment de violation de l’intimité. Chez une personne malade,
               handicapée, âgée, dépendante, être nue devant quelqu’un d’autre, c’est lui montrer
               les défauts de son corps. Cela peut être ressenti comme humiliant ou comme une
               faiblesse. De plus, certains gestes, notamment pendant la toilette intime, peuvent
               être connotés sexuellement. Dans ce cas, le fait que vous soyez du même sexe que
               la personne peut vous aider. Réfléchissez-y et n’oubliez pas : chaque personne est
               particulière.
               Même si c’est votre fonction d’aider la personne à faire sa toilette, vous devez toujours
               penser que vous bousculez certaines règles de pudeur et d’intimité entre deux
               personnes qui, a priori, n’ont pas choisi de se dévoiler. Vous le faites par nécessité.
               Gardez donc à l’esprit que ces moments peuvent être plus ou moins bien vécus.
               Sachez respecter ce trouble en redoublant d’attention et en dialoguant : expliquez
               toujours ce que vous allez faire pour ne pas surprendre la personne. Elle pourrait avoir
               un réflexe de recul ou de rejet.
               Pour en revenir à ces moments où la question de la pudeur est en jeu, notamment
               vis-à-vis des personnes qui se trouvent dans le même logement, n’oubliez jamais de
               fermer la porte de la chambre, des toilettes, de la salle de bains, tous ces lieux où vous
               aidez la personne à faire ses besoins, à se laver ou à s’habiller.
               Inversement, quand vous entrez dans une pièce fermée, n’ouvrez jamais la porte sans
               frapper et sans vous être assuré que la personne est prête à vous recevoir. Quand vous
               arrivez chez la personne, même si vous avez les clés pour entrer, donnez un coup de
               sonnette.
               Souvent, nous pensons à ces détails au début d’une relation d’aide. Quand cette
               relation dure dans le temps, une certaine habitude s’installe. Le risque est d’agir plus
               mécaniquement, d’oublier ces petits gestes : on finit par entrer sans frapper, pas par
               manque de respect mais par négligence.
               Enfin, le respect, c’est considérer l’usager que vous accompagnez non comme un
               malade, non comme un infirme, non comme un vieux mais comme une personne.
               Derrière cette maladie, ce handicap, cet âge, il y a d’abord une personne avec son
               histoire, sa personnalité, ses envies. Certains professionnels ont trop tendance à
               infantiliser une personne sous prétexte qu’elle ne peut plus tout faire seule. Infantiliser,
               cela commence par tutoyer la personne. Les adultes qui se tutoient le font parce qu’ils
               l’ont décidé conjointement. Par contre, quand quelqu’un qu’on ne connait pas nous
               tutoie, on a le sentiment qu’il nous manque de respect. Cela est identique pour la
               relation entre la personne aidée et le professionnel aidant. A priori, vous devez vouvoyer
               la personne que vous aidez.



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