Page 4 - Le Serment du Loup
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"Bien sûr que Galnéa n'est pas d'humeur, cher Cousin. Mais la Noblesse est en
sécurité. Crawdley ne viendra jamais jusqu'ici voyons et notre quartier est sûr. En ces
temps, nous avons besoin d'artifices, nous avons besoin de noblesse, de thé et de
commérages.
Le Baron a été pendu pour avoir protégé vos derrières décharnés. Mais je pense
que vous avez raison, cher Gilbert. Nous allons arrêter toute activité." Dit-il en se
rapprochant de son cousin.
"Vous n'avez plus votre place au sein de cette famille."
Gilbert Newligton se mit alors à rire, en effet, Andrew n'était pas encore Baron et personne
ne l'avait jamais pris au sérieux, il n'était bon qu'à créer des vêtements selon eux.
"Vous? Vous cher Andrew? Vous n'êtes rien ici , vous êtes notre domestique, notre
créateur, voilà tout." Ajouta-t-il en prenant une gorgée de thé.
Andrew récupéra sa tasse au bout de la table et se servit à nouveau.
"Vous avez raison. Je ne suis bon qu'à cela." Il vida alors sa tasse brûlante sur le
visage de Gilbert et enfonça son aiguille à coudre dans l'un de ses yeux, sa main vint
ensuite accompagner sa tête contre le bord de la table de marbre, désormais tâchée par le
sang.
"Cette réunion est levée. Débarrassez vous de son corps, que cela vous serve de
leçon."
Il sortit de la pièce, tremblant, il avait tué pour la première fois.
La nuit était particulièrement agitée pour Andrew, il ne trouvait pas le sommeil et
comme à chaque fois, il s'installa sur le balcon avec une tasse de thé et un cigare. Galnéa
était si belle la nuit, que pouvait-il espérer de mieux, ici? Il n'avait jamais vraiment connu
le monde au delà de la grande muraille mais il avait entendu des histoires que son père lui
contait.
En ce soir agité, Andrew décida de s'habiller pour sortir prendre l'air.
Alors qu'il descendait les marches du manoir Newligton, un bruit fracassant se fit entendre
dans la chambre de la Baronne.
Sans attendre, Andrew attrapa son fusil de chasse et siffla son chien, Persif, avant
de foncer dans la chambre de cette dernière.
Un cadavre, la vitre avait été brisée avec rage, et sa mère, la Baronne Carmila
Newligton, avait été déchiquetée par une bête sauvage dont les yeux brillaient. Le chien
attaqua le monstre sans succès et se fit arracher la tête d'un coup de pattes. Andrew claqua
la porte et prit la route de la sortie, c'est à ce moment là qu'il entendit enfin les hurlements
du Royaume et les coups de la guerre.
Le monstre détruisit la porte comme on brise un cure-dent et sauta
sur Andrew avant même qu'il n'ait le temps d'atteindre la dernière marche des escaliers. Il
attrapa son épaule entre ses crocs, le Couturier voyait la fin arriver jusqu'à ce qu'une
servante fit voler l'homme loup contre les marches d'un coup de fusil bien placé.