Page 9 - MOBILITES MAGAZINE N°22
P. 9

                 tprOjet/loi d’orientation des mobilités
         ture-solo et transport en commun. il est question de trottinettes, des vélos à assistance électrique, de covoiturage, de véhicules auto- nomes. Grâce à la LOM, même s’il faut attendre les décrets d’appli- cation car le diable se cache dans les détails, nous serons autorisés à financer avec le vM des solutions de covoiturage de proximité et in- demniser les conducteurs.
autre point positif de ce texte : la place importante donnée aux ser- vices numériques et plus largement au MaaS. actuellement, les expé- riences et innovations en matière de mobilité naissent de la bonne volonté de chaque collectivité. La LOM les rend officielles. Tout comme elle désigne les intercom- munalités comme pilotes pour or- ganiser l’open data. C’est une grande avancée car les services numériques vont améliorer la mobilité et per- mettront de lever tous les freins pour développer l’intermodalité.
: Quelles sont les faiblesses de ce texte ?
dr : L’une des insatisfactions (mais qui peut encore se régler) porte sur l’aménagement du territoire. il manque un maillon dans la loi : celui du lien entre urbanisme et transport. Des agglomérations cou- rent un peu après l’impossible : elles urbanisent des secteurs et réfléchissent ensuite à l’organisation des transports publics. Ce qui se traduit souvent par la création d’une ligne de bus qui n’est pas forcément attractive en termes de qualité de service.
ne faudrait-il pas mieux organiser l’urbanisation à proximité des axes forts de transport en commun avec une offre reposant sur la fréquence, la régularité, la ponctualité, le confort ? Pour avoir une desserte collective de qualité, il faut rap- procher les centres-bourgs des pôles urbains. Pour cela il faut créer des passerelles entre les po-
Des agglomérations courent un peu après l’impossible : elles urbanisent des secteurs et réfléchissent ensuite à l’organisation des transports publics..
litiques d’urbanisation et de trans- port. Ce principe fait d’ailleurs échos aux revendications des gilets jaunes.
: la lom va-t-elle répondre aux
problématiques de financement que subissent les collectivités locales ?
dr : Une avancée notoire porte sur les investissements. L’etat dit vouloir donner de la visibilité à dix ans. C’est une bonne intention qui devra être concrétisée car pour l’instant, nous nous n’avons aucune garantie. C’est toujours la même bagarre : l’etat annonce un plan sur 10 ans, tandis que Bercy parle de projet de
loi annuel. C’est comme pour les contrats etat/régions. Générale- ment, nous constatons la dernière année que l’etat a débloqué la moitié de ce qu’il avait promis. Pour en revenir à la LOM, il faut recon- naître à elisabeth Borne une inten- tion forte de mettre en place ces financements. Par ailleurs, la LOM a prévu de créer un forfait mobilité durable jusqu’à 400€ pour aller au travail en covoiturage ou à vélo. Cela n’existait pas avant, même si les entreprises pouvaient l’instaurer.
: Que pensez-vous du retrait du péage urbain de
laloi?
dr : Le péage urbain existe déjà : il s’appelle le stationnement payant. Le principe du péage urbain est de faire payer les personnes qui ont un peu d’argent. néanmoins, cette mesure ne va pas changer les comportements. il vaut mieux dé- velopper des systèmes de mobilité alternatifs à la voiture-solo. Dans certains secteurs, les gens utilisent leur voiture, non pas parce qu’ils aiment ce mode, mais parce qu’ils n’ont pas d’autres moyens pour aller d’un point a à un point B. z
PROPOS RECUEILLIS PAR CHRISTINE CABIRON
      Mobilités
magazine
   Mobilités
magazine
  Mobilités
magazine
 Mobilités Magazine 22 - Janvier 2019 - 9












































































   7   8   9   10   11