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Technologies & innovations
en France et en Espagne. Le Sola- ris Bus Urbino 15 LE Electric est as- surément un véhicule de niche par ses caractéristiques : un Low-Entry électrique à batteries de 14,89 m pour 105 passagers maximum, susceptible d’être homologué en Classe I comme en Classe II. Ce point revêt un intérêt tout parti- culier pour le marché français où notre bureaucratie et la classe politique n’ont d’yeux que pour l’électrique à batteries. Un redou- table défi pour les opérateurs en interurbains devant pénétrer dans les ZFE que Solaris parvient à ré- soudre avec son 3 essieux, ô com- bien atypique dans cette catégo- rie. Le MAN et l’Irizar n’ont certes pas démérités (leur présence en finale en atteste), d’autant que leur fiche technique est impression- nante. L’Irizar eMobility a peut-être payé son intégration verticale limi- tant la compatibilité d’exploitation ou de maintenance avec d’autres véhicules sur parc. Quant au MAN, il n’a juste pas eu de chance de trouver en face de lui Solaris Bus avec un produit, certes de niche,
mais finalement polyvalent. Une frustration vécue par le passé par Heuliez Bus face au Mercedes- Benz eCitaro lors d’une édition précédente du SBY.
Les Ottomans débarquent !
Deuxième surprise de cette édition du SBY2022, l’attribution du titre à l’Isuzu Anadolu Kendo CNG. No- tre essayeur Arnaud Marchal était sorti très (positivement) impres- sionné de sa prise en mains de cet autocar de 12,99 m. Tout aussi sérieux fut le dossier technique fourni par Isuzu Anadolu. Là en- core, l’homogénéité a primé. La polyvalence du véhicule a été re- marquée en termes d’aménage- ment. Isuzu apportant là une offre attendue car venant compléter un portefeuille de véhicules GNV en- core limité. Une vraie (et saine) concurrence se met en place sur le marché des autocars interur- bains GNV, ce qui rassurera les acheteurs. Le choix de la motori- sation Cummins, bien connue en GNV sur les camions Renault Truck, associée à des composants ZF
pour le train avant et la transmis- sion, devrait rassurer. Face au Sca- nia Interlink GNL, l’Isuzu Kendo a pu mettre en avant ses soutes et la sécurité d’emploi en cas d’incen- die (les feux de GNL posent des problèmes de sécurité aux services de secours en raison du risque d’explosion).
Quant au Mercedes-Benz Intouro et sa cohorte d’équipements élec- troniques de sécurité, ses avanta- ges environnementaux étaient fai- bles, car il est lui aussi fabriqué en Turquie ce qui impacte négative- ment le bilan CO2 dû aux flux lo- gistique : match nul à ce chapitre avec l’Isuzu Anadolu. Et l’absence de vignette Crit’Air1 lui a été clai- rement fatale. En effet, quelle sera la valeur d’un véhicule Diesel EuroVI Crit’Air 2 dans 10 ans ? Impossible de passer cette question sous silence au chapitre « pérennité de l’investissement ». Ajoutez-y un écart de prix réel avec l’ancien Mercedes-Benz Intouro pour un « bénéfice client » qui demande encore à être prouvé.
En autocars, c’est le MAN Lion’s Coach L qui prend le titre. Un 3 es- sieu avec 61 passagers et un vrai choix au chapitre chaîne cinéma- tique (470 ou 510ch, en transmis- sions robotisée et automatique à convertisseur). Certes plus une nouveauté mais une valeur sûre désormais sur le marché. Il devance les Indcar L9 à motorisation DAF et le Volvo 9900 DD (configuration Code européen 4m de hauteur hors-tout). z
JEAN-PHILIPPE PASTRE
Plus de détails sur le SBY2022 Coach, le MAN Lion’s Coach L, dans Mobilités Magazine Autocars de décembre 2021.
QUI COMPOSE LE SUSTAINABLE BUS AWARD ?
Le Sustainable Bus Award est un prix associant 7 titres de presse représentant 7 pays européens : Autobus en Italie, Carrilbus en Espagne, Busfahrt en Allemagne Fédérale, Tranzit en Slovénie, Mobilités Magazine pour la France, InfoTrucker en Roumanie, et Green Bus&Coach au Royaume-Uni. Le titre ne récompense pas forcément une nouveauté mais un véhicule (commercialisé dans l’année calendaire du prix) conciliant les exigences
du transport public routier de voyageurs (accessibilité, pérennité de l’investissement, coûts d’exploitation, télématique et connectivité, sécurité passive et active) avec les contraintes environnementales (choix énergétique, recyclabilité, ergonomie, durabilité) voire sociales ou sociétales (attractivité pour le transport public, externalités liées aux coûts logistiques).
42 - MOBILITÉS MAGAZINE 54 - DÉCEMBRE 2021