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Aujourd’hui il faut réfléchir à rendre l’hydrogène le plus accessible possible en unissant nos forces entre industriels pour réduire les coûts initiaux, le rendre abordable tant dans sa production que dans son usage.
douce ou lourde, ou encore pour des applications off highway (ma- ritimes, ferroviaires...). Aujourd’hui la technologie est presque sans limite et a démontré que l’exploiter dans un environne- ment ou une application extrême n’est plus aussi complexe. Ce sont des critères de faisabilité, repro- ductibilité et durabilité qui doivent être interrogés en plus de la ques- tion des coûts et de l’accessibilité. Pousser le moteur d’une 2CV à la puissance d’une Ferrari est bien évidemment possible mais cela a- t-il du sens ?
Prenons l’exemple de la pile à combustible : le mode d’utilisation le plus adéquat est le prolongateur d’autonomie parce que c’est un point de fonctionnement stabilisé optimum pour la pile qui permet de garantir à la fois un bon rende- ment et une durée de vie satisfai- sante. C’est ce qui justifie que les bus, camions et trains soient de bons candidats à l’hydrogène. A contrario, la voiture individuelle, comme elle subit des change- ments de régime de couple fré- quents, met la technologie sous contrainte. Il n’est pas impossible de l’appliquer au véhicule indivi- duel, cela a été fait (Toyota, Hyun- dai, Honda, Mercedes, etc.) mais à quel prix ?
Il est des situations aussi dans lesquelles il sera inconséquent de forcer l’utilisation de la batterie électrique parce que les moyens
de recharge ou l’infrastructure ne seront pas adéquats, il faudra donc opter pour la flexibilité de l’hy- drogène. Le contexte et l’environ- nement d’application doivent être
la norme pour décider de l’usage u
tion interne ? Peut-être pas. Il faut plutôt raisonner en termes d’évo- lutions technologiques au profit du volet RSE et être vigilant surtout à l’échelle géologique que nous dé- fions chaque fois un peu plus, à cause de la vitesse et de l’impact de nos innovations. C’est le fameux effet papillon. Il faut être fin dans nos approches. Plus que la straté- gie massive des à-coups, pourquoi ne pas faire l’éloge du bon sens dans la transition énergétique ? L’hydrogène est un vecteur de sur- vie dans une économie qui a été
façonnée par les énergies fossiles, dont on sait qu’elles se tariront un jour. L’hydrogène est aussi un vec- teur d’espoir dans un cadre régle- mentaire qui nous oblige aujourd’hui à repenser la mobilité. L’hydrogène dans les deux cas est une oppor- tunité mais ce n’est qu’un levier parmi d’autres à considérer dans l’éventail énergétique pour atteindre nos objectifs de décarbonation et de souveraineté. Elle n’est pas une solution miracle mais une solution à plébisciter dans des cas singuliers qui l’imposent.
Bien choisir sa technologie
Surtout, il est impératif que chacune des technologies choisies pour ac- compagner la transition énergétique soit éprouvée et challengée, c’est- à-dire poussée jusqu’au bout de sa possibilité afin d’en éprouver la limite, de manière à savoir où l’op- timisation se situe. Ce procédé pourra alors être le point de départ d’une mobilité décarbonée. Et ce, qu’il s’agisse de batteries ou de piles à combustible, de mobilité
MOBILITÉS MAGAZINE 60 - JUIN 2022 - 21
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