Page 35 - MOBILITES MAGAZINE N°18
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                  Opérateurs & réseaux
atière de performance
 conditions financières. « Nous af- frétons 18% de kilomètres/bus supplémentaires pour seulement une hausse des dépenses de 10%». Ainsi, le taux de couverture des dépenses par les recettes (R/D) a gagné deux points pour atteindre 46,4% en 2017. A titre de compa- raison, la moyenne nationale en- registrée dans les réseaux de la même taille que Strasbourg est de 33,7%.
Ces efforts de productivité ont porté leurs fruits puisque la contri- bution versée par l’Eurométropole à la CTS (109,3 M€) est inférieure de 6,8 M€ à celle initialement budgétée pour 2017. « Par rapport à 2009, la contribution est inférieure de 11 M€ », rappelle le directeur général pour qui « les résultats de 2017 sont quasiment issus de la gestion normale au fil de l’eau d’une entreprise ».
Contrat de performance atteint
En effet, les mesures inscrites au contrat de performance signé le 23 juin 2017 entre l’autorité orga- nisatrice et la CTS n’ont été que partiellement mises en œuvre l’an- née dernière. Ce contrat prévoit que la CTS revoie ses méthodes de travail et son organisation dans l’objectif de réaliser 5 M€ d’éco- nomies en 2019.
Au programme des actions à me- ner : accroître la sous-traitance sur les lignes périurbaines, réduire le taux de fraude, optimiser l’or- ganisation du travail à la mainte- nance, instaurer une modération salariale et lutter contre l’absen- téisme.
« 2017 a été consacré aux négo- ciations salariales. Nous nous
La hausse du prix des carburants a également joué en faveur des transports publics.
Jean-Philippe Lally, directeur général de la CTS
sommes donnés du temps pour discuter avec les partenaires sociaux les changements d’organisation ». L’objectif : éviter de braquer les salariés car cette nouvelle stratégie ne sera pas sans conséquences. « La réorganisation des méthodes de travail et de l’organisation se traduira par la suppression ou le non renouvellement d’environ 120 postes ». A noter que la CTS em- ploie actuellement près de 1600 salariés.
Il a donc été décidé que le déve-
loppement de la sous-traitance tiendra compte du départ à la re- traite des salariés. «En septembre 2018, le taux d’affrètement sera de 17%, contre 7% en 2015, année de référence pour le contrat de performance ».
Une SPL pour éviter la mise en concurrence
En échange de ces efforts, l’Euro- métropole s’est engagée à étudier une relation de type in house. L’in- térêt : extraire la CTS du champ de la concurrence en la transfor- mant en Société publique locale. Un pari quasi gagné car dans un courrier adressé le 13 juin 2018 à la collectivité, la CTS affirme que les économies seront de 5,24 M€/an.
La future SPL devrait être détenue par l’Eurométropole de Strasbourg et la région Grand Est. Actuellement, la CTS est une so- ciété d’économie mixte (SEM) dont les actionnaires majoritaires sont l’Eurométropole (60%) et le conseil départemental du Bas-Rhin. Trans- dev et la Caisse des dépôts dé- tiennent également des parts de la CTS, dont le contrat de conces- sion arrivera à terme le 31 dé- cembre 2020.
« Dans l’hypothèse d’une mise en concurrence, les premières écono- mies interviendraient au plus tôt le 1er janvier 2021 alors que nous allons en réaliser dés l’année pro- chaine », affirme Jean-Philippe Lally. « En optant pour une SPL tout le monde est gagnant : la collectivité va pouvoir disposer de moyens pour investir et l’entreprise est pé- rennisée. Comme quoi, il y a toujours un intérêt à être performant ». z
CHRISTINE CABIRON
       LA CTS EN CHIFFRES
• 29 lignes de bus
• 6 lignes de tramway
• 1 ligne de bus à haut niveau de service
• 49,4 millions de voyages réalisés en bus
• 70,3 millions de voyages réalisés en tramway • 224 bus et 101 rames de tramway
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