Page 12 - MOBILITES MAGAZINE n°37
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                 Politique & institutions
 avoir une grande disparité entre les réseaux. Dans les moyens, la gestion sanitaire sera peut-être plus simple.
: la gratuité des transports publics peut-elle
être un moyen pour attirer à nouveau les clients ?
MH : pendant le confinement, des réseaux urbains sont passés à une gratuité temporaire. Vont-ils pro- longer cette mesure au moment de la reprise ? On peut le penser, car de toute façon, les recettes commerciales serontextrêmement faibles. Donc, cela n’aura presque aucun intérêt économique de faire payer le transport. C’est une solu- tion qui pourrait permettre aux collectivités de dire à leurs admi- nistrés : en cette période difficile, nous vous donnons la possibilité de vous déplacer gratuitement. L’incitation financière me semble intéressante dans cette période où la crise sociale qui en découlera sera forte.
: les collectivités auront-elles les moyens de
financer la reprise des transports collectifs?
MH : oui dans un premier temps, car il s’agira de financer du fonc- tionnement. De plus l’Etat a un peu desserré l’étau financier et elles auront plus de possibilités d’emprunt. J’ai plus d’inquiétudes à moyen et long termes. Les col- lectivités vont peut-être restreindre leurs investissements. Même les grands opérateurs de transport vont avoir du mal à investir. Les petits risquent de disparaître, comme ceux qui gèrent des flottes de trottinettes. Je ne sais pas à l’heure actuelle comment les col- lectivités vont pouvoir les accom- pagner. En sachant qu’elles devront faire face à une baisse des recettes commerciales et du produit issu du versement mobilité. Une chose
Les collectivités vont peut-être restreindre leurs investissements. Même les grands opérateurs de transport vont avoir du mal à investir. Les petits risquent de disparaître, comme ceux qui gèrent des flottes de trottinettes.
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    12 - MOBILITÉS MAGAZINE 37 - MAI 2020
est sûre : pour maintenir une qualité de l’offre, les collectivités vont devoir mettre un peu plus d’argent dans le financement des réseaux car le transport public est stratégique. S’ils ne sont pas re- lancés, cela signifie que des indi- vidus reprendront leur voiture, tan- dis que d’autres n’auront pas de solution de mobilité.
: quels rôles les modes doux peuvent-il jouer
dans l’après-confinement ?
MH : le retour de l’usage de la voiture va générer des problèmes
de circulation et de pollution dans les villes qui mettront encore plus en difficulté le système écono- mique. Le vélo a toute sa place à prendre et c’est sans doute le mo- ment idéal pour que cette pratique puisse s’affirmer. C’est une oppor- tunité historique pour privilégier ce mode de déplacement. Cer- taines collectivités ont d’ailleurs mis en place des itinéraires vélo temporaires pendant le confine- ment. Les usagers seront rassurés par ce mode de transport individuel qui permet d’éviter les contacts. De plus, nous arrivons à une pé-
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